Au fil des fleuves russes

RUSSIE • Voyager dans le plus vaste pays du monde est un rêve d’enfant pour tout francophone. Son histoire est en effet indissociable de la France de Napoléon. Nous vous y menons à bon port.

  • Située le long de la Volga, l'église majestueuse de Saint-Dimitri-sur-le-Sang-Versé fascine tous les visiteurs de passage. DR

    Située le long de la Volga, l'église majestueuse de Saint-Dimitri-sur-le-Sang-Versé fascine tous les visiteurs de passage. DR

  • L'incomparable place rouge de Moscou. DR

    L'incomparable place rouge de Moscou. DR

Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie avec ses cinq millions d’habitants, est l’ancienne Leningrad, assiégée par les nazis entre le 8 septembre 1941 et le 27 janvier 1944. Durant cette éternité, plus de 100’ 000 bombes sont tombées sur la cité, détruisant un bâtiment sur trois…

Cette pluie d’obus, le froid – la température est descendue à -43 degrés Celsius lors de l’hiver 1941-42, la plus basse jamais enregistrée ici – et la famine ont décimé la moitié de la population.

Un musée majuscule

Lorsque l’on voit la flamboyance actuelle de Saint-Pétersbourg, on a peine à croire qu’elle fut pareillement sinistrée. Elle regorge de splendeurs, dont l’Ermitage, le plus grand musée russe et l’un des plus monumentaux de la planète. Trois millions d’objets de divers pays et époques y sont exposés.

Différentes salles sont consacrées à la peinture des écoles italienne, flamande, espagnole, hollandaise, allemande et française. Rembrandt affiche une riche collection et les œuvres des impressionnistes figurent en bonne place.

La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul présente des fresques intérieures qui hypnotisent le regard. C’est là que se trouve le tombeau de Pierre le Grand, fondateur de la ville. La forteresse protégeant ce lieu saint a donné naissance à Saint-Pétersbourg, ex-capitale de la Russie.

Les façades colorées des habitations et, surtout, ses 68 canaux et rivières sans compter la Neva lui valent son surnom de Venise du nord. Une balade nocturne sur les quais de ce fleuve avec les artères illuminées comme témoins valent toutes les Saint-Valentin! Les superlatifs culturels s’appliquent à Moscou et à ses merveilles telles la cathédrale du Christ-Sauveur, celle de l’Assomption, voire le Kremlin. Quant à la place Rouge, on s’y sent vraiment minuscule, à la fois physiquement face à ses dimensions et à sa richesse ostentatoire, et psychologiquement sous le poids de l’Histoire.

Au bord de la Baltique, les palais de Peterhof servaient de résidence estivale à l’empereur Pierre le Grand. La partie la plus enchanteresse, ce sont les vastes jardins rappelant ceux de Versailles. Des fontaines enchantées (176!) dansent des ballets parfaitement orchestrés dans des pièces d’eau et un canal ombragé mène directement au golfe de Finlande.

En apéritif, en mangeant et comme digestif

Le bateau affecté à cette croisière sur la Volga et la Neva, le MS Georgy Chicherin (trois ancres), est le véritable point d’ancrage du séjour. Il conduit les passagers aux endroits à visiter et ils n’ont plus guère à se soucier que de la tenue à porter pour les excursions en fonction des conditions météorologiques. «Mais le navire n’est de loin pas qu’un mode de transport, précise Alexander Osipov, représentant de CroisiEurope pour la Russie: le programme d’activités à bord comprend des conférences sur l’histoire, la civilisation, la langue et la gastronomie, ainsi que des animations culturelles et ludiques.» On y apprend par exemple que la vodka a la même racine linguistique que l’eau, doit être pareillement limpide et qu’elle n’altère nullement le goût des aliments. «À peine en fait-elle quelque peu ressortir la saveur. C’est pourquoi on peut en boire à l’apéritif, en mangeant et avec le café comme digestif», sourit notre interlocuteur.