Qui n’a jamais rêvé d’emboîter le pas au capitaine Cook ou à Crocodile Dundee? L’aventure d’une vie, pour beaucoup. Vu leur éloignement, on ne vise pas les antipodes pour le seul farniente, aussi agréable soit-il à l’arrivée. Au prix de vingt-quatre heures de vol, on est en droit de revendiquer ce que nos latitudes ne sauraient offrir. Attention: l’amplitude du panorama australien impose le choix d’un itinéraire!
Sur la côte Est, trois aéroports internationaux peuvent aiguiller le voyageur: Sydney, Brisbane ou Cairns, en allant du sud au nord. La troisième de ces villes n’est pas la plus spectaculaire, mais elle offre au touriste pressé l’accès le plus direct aux diversités naturelles du Queensland, riche de deux fabuleux écosystèmes inscrits au Patrimoine de l’Unesco: la Grande barrière de corail et la plus vieille forêt pluviale du monde. Au-delà de cette dernière: les infinitudes de l’Outback.
La loi de la jungle
Deux heures de marche dans un décor de Jurassic Park: fougères arborescentes, lianes entrelacées, troncs éléphantesques dressés dans la moiteur végétale. Indifférent à notre passage, un iguane se délecte d’insectes agglutinés à sa langue visqueuse.
La faune n’est pas la seule à mener combat pour sa survie. Il faut voir les plantes ruser pour s’approvisionner en eau et lumière. C’est à celle qui développera au mieux son réseau de pipelines et pointera au plus haut sa couronne verdoyante. Un téléphérique balaie la canopée de ce biotope préservé. Au terminus de Cairns, le centre culturel renseigne sur les mœurs et coutumes des Aborigènes. Quelques sauts de kangourou, et voilà la piste menant au domaine des Collins, éleveurs de chevaux et bétail. L’interminable ruban rouge est ponctué de bois calcinés et de molles termitières. Ces colons-là sont aussi hôteliers, depuis qu’ils récupèrent d’anciens wagons pour les convertir en chambres d’hôtes. On sert l’apéritif dans un amphithéâtre où ces dignes émules de Fitzcarraldo font jouer Carmen ou La Traviata, une fois par année, sur fond d’eucalyptus.
Bram Collins suggère d’embarquer sur le 4x4 pour rejoindre le site qui a fasciné ses jeunes années. C’est une caverne peuplée de milliers de chauves-souris. Spectateur fasciné par toutes ses intrigues, on se demande alors si l’Australie millénaire attend qu’on l’applaudisse.