Soyons clairs, vous ne pourrez pas échapper à Hasta siempre. La fameuse chanson de Carlos Puebla en l'honneur du révolutionnaire Che Guevara fait partie de la vie cubaine. Vous l'entendrez et la fredonnerez partout dans les hôtels, les restaurants, les bars.
Sans doute fait-elle partie de la nostalgie, au même titre que les antiques mais rutilantes voitures américaines qui n'ont souvent, sous le capot, qu'un modeste moteur ayant déjà vécu. Mais elles sont la fierté de ceux qui les possèdent. Il est possible de les louer (avec chauffeur) pour une balade sur les grandes artères de la capitale cubaine.
Oubliez le programme
Il n'est pas nécessaire de planifier un ordre du jour trop précis à La Havane. Le temps n'y compte pas et l'on aimera faire la queue durant une heure ou deux (sinon, ça n'a pas de sens et vous ne serez qu'un touriste) au glacier Coppelia.La Havane se découvre comme un rêve embrumé qui n'a rien de suranné. Comme tout le monde, nous irons flâner en fin de journée le long du Malecón (la jetée), avant de revenir dans la vieille ville boire un mojito comme Hemingway à La Bodeguita del Medio où ce cocktail a été créé.Cuba est une terre de paysages. Dans la magnifique vallée de Viñales, classée Paysage culturel de l'humanité par l'Unesco, on cultive, dit-on, le tabac qui donne les meilleurs havanes du monde. Terre de rencontres aussi! Dans les discothèques, sans doute, mais également dans les rues des villes et les villages. Si Trinidad est un joyau, mieux vaut la visiter avant l'arrivée ou après le départ des hordes touristiques.
Rencontrer les Cubains
Les Cubains aiment parler. De la musique, de la misère, de leur fierté d'être Cubains et de ne pas marcher courbés. Ce sera lors d'une fête de quartier à Cienfuegos ou du côté de Santiago de Cuba quand des enfants poussent une brouette sur laquelle trône un immense gâteau rose et vert. Ou encore autour d'une tasse de chocolat traditionnel parce que les Cubains en raffolent (celui servi au Musée du chocolat est très populaire).En mémoire, on garde une visite dans l'ancienne chapelle du couvent Belem qui sert de centre social pour personnes âgées. Dehors, il y avait la semaine de la musique, des danseurs, des rues décorées et même des policiers qui dansaient. Ce jour-là, Ida Franco Campañal portait son vieil uniforme et ses médailles. Elle nous a parlé. Cinquante ans plus tôt, elle était très jeune. Elle a combattu avec ses copains sur le rivage, à 150 kilomètres des Etats-Unis… dans la Baie des Cochons. Des souvenirs sans regrets.