A chaque coin de rue, Saint-Pétersbourg révèle un nouveau décor théâtral. La ville rêvée de Pierre le Grand ne cesse d’éblouir. Deux révolutions sont passées par là sans ternir le faste des tsars, l’empreinte des Lumières et l’effervescence culturelle.
Parcours en zigzag: à ceux que la visite du fabuleux Hermitage n’aurait pas épuisés, il est recommandé d’effectuer une virée au Musée de la Vodka pour sa collection de bouteilles des Rois de la distillation russe du XIXe siècle, ouvragées par les meilleurs verriers du pays. Dégustation dans le décor désuet d’un petit bar prolétaire.
Vodka toujours à L’Idiot, restaurant où l’on offre gratuitement un shoot de cet alcool à chaque commande. On y joue Edith Piaf à la lueur des bougies, tout en servant une cuisine végétarienne novatrice.
Propriété de Ginza Project – une compagnie connue en Russie pour ses établissements tendance haut de gamme – Mansarda accueille ses convives au sommet d’un bâtiment administratif, mirador idéal pour photographier la cathédrale Saint-Isaac.
En marchant
De superbes façades baroques, des églises et palais féeriques, des fontaines, jardins et canaux… voilà qui justifie pleinement une découverte piétonne de la ville, où il n’est guère conseillé de louer une voiture (panneaux de signalisation incompréhensibles, circulation chaotique, policiers prompts à verbaliser). Comme le réseau de transports en commun est efficace – métro, trolley, tramway, bus, et même bateau – on se rend sans peine au quai Pétrogradskaya, là où est amarré l’Aurore.
Bien sûr, ce n’est pas le Potemkine, mais l’un des plus vieux croiseurs à vapeur ouvert au public, riche de son histoire et de celle de ses matelots. Ce sont eux qui, en 1917, tirèrent le coup de feu lançant l’assaut du Palais d’Hiver. Des expositions y évoquent leur vie quotidienne à bord. Explorer ce bâtiment, c’est laisser l’Histoire quasi contemporaine distiller de révolutionnaires frissons.
Moscou aussi…
Katinka travaille à Moscou, dans une ancienne distillerie de Winzawod reconvertie en galerie d’art contemporain. Aux visiteurs étrangers lui réclamant d’autres adresses aussi décalées, elle suggère quelques bons plans moins attendus qu’une visite du tombeau de Lénine ou une soirée au Bolchoï.
«Des Français voulaient récemment boire un chocolat au Café Pouchkine, cité par Gilbert Bécaud dans sa chanson Nathalie. J’ai dû les décevoir en leur révélant que l’établissement n’existait pas à l’époque de ce tube des années 60. Il n’a été créé qu’en 1999.»
