Vue de l'Occident, la Chine est un autre monde. Est-ce une raison pour ne pas retrouver l'esprit de la découverte? Quatre vols hebdomadaires directs d'Air China relient désormais Genève et Pékin. Il est temps d'en profiter. Pour Pékin d'abord, parce que la ville est déjà une destination en soi, beaucoup plus moderne qu'on ne l'imagine. L'immense et éternelle place Tian'anmen est à deux pas du célèbre nid d'oiseau (le stade olympique), symbole de XXIe siècle.
Un court séjour suppose cependant d'accélérer le pas. L'heure est déjà à la visite de la Cité Interdite et, au nord et dans son prolongement, de la colline de Charbon. Autrefois, seul l'Empereur pouvait s'y rendre. Il ne faudra pas non plus manquer le Temple du Ciel, mais la capitale chinoise ne se conçoit pas seulement par les images traditionnelles. La rue des Arts s'impose certes pour ses ateliers de calligraphie et de peinture chinoise traditionnelle. Le bord du lac Qianhai aussi pour voir, le soir venu, danser les amoureux de la valse et du tango. Mais le Pékin ultra-moderne fait aussi partie du quotidien chinois, pas seulement pour boire un verre dans les bars branchés.
La forêt de pierres de Shilin
Au-delà de l'escapade pékinoise, on peut avoir envie de vraiment passer des vacances en Chine, d'oser sortir des références classiques. Pourquoi pas le Yunnan et la forêt de pierres de Shilin, à un peu plus de 100 km de Kunming, capitale de la province? Ou encore la Mongolie intérieure et son désert du Badai Jaran, qui fait partie du désert du Gobi, mot mongol qui signifie «lieu privé d'eau». Mais le Badai Jaran, avec ses grandes dunes, couvre une immense nappe phréatique de plus de 500 millions de mètres cubes qui affleure presque. De nombreuses randonnées en 4 x 4 sont possibles, avec nuits en concept sous tentes de type explorateurs du début XXe siècle, avec lit, table, chaises.
Le sabot sur l'hirondelle
Nous comprenons combien la Chine est immense et ses atouts touristiques très divers. Nous trouverons l'occasion sans doute de revenir pour découvrir le couloir du Hexi entre neiges éternelles des monts Qilian et désert. Spécialiste s'il en est, Pierre Jaccard aime cette partie de la Route de la Soie qui, dit-il, «n'a d'autre alternative que de suivre la route des piémonts sur près de 1200 km». Et c'est ici, à Wuwei, que fut découvert l'un des chefs-d'œuvre de la statuaire de tous les temps, la fameuse statuette en bronze d'un cheval au galop dont un seul sabot repose sur une hirondelle en vol, aujourd'hui sigle de l'Office national du tourisme de Chine.