Le Nil d’Agatha Christie

ÉGYPTE • Un vieux steamer ravive sur le fleuve le temps du tourisme aristocratique et des archéologues en quête de trésors pharaoniques. Ce bateau a inspiré à la célèbre auteure britannique l’un de ses plus fameux romans.

  • Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

    Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

  • Le pont, en teck, constitue un point d’observation idéal.

    Le pont, en teck, constitue un point d’observation idéal.

  • Louxor est une étape incontournable.

    Louxor est une étape incontournable.

  • Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

    Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

  • Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

    Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

  • dr

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  • Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.  Le pont, en teck, constitue un point d’observation idéal. Louxor est une étape incontournable. Le fleuve déroule ses paysages  comme dans un film.

    Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré. Le pont, en teck, constitue un point d’observation idéal. Louxor est une étape incontournable. Le fleuve déroule ses paysages comme dans un film.

  • Le fleuve déroule ses paysages  comme dans un film.

    Le fleuve déroule ses paysages comme dans un film.

  • Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

    Le «SS Sudan» est le dernier vapeur historique encore en fonction sur le fleuve sacré.

  • dr

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  • Le fleuve déroule ses paysages  comme dans un film.

    Le fleuve déroule ses paysages comme dans un film.

Avant de se lancer dans l’écriture de polars, Agatha Christie était une sacrée bourlingueuse. L’auteure de Mort sur le Nil avait notamment parcouru le Proche-Orient aux bras de son second mari – archéologue – avant de s’intéresser à la vallée du Nil, naviguant de Louxor à Assouan, comme les actuels passagers du SS Sudan.

«Le fleuve offrait un aspect sauvage. Des deux côtés, des masses rocheuses, dénudées, descendaient jusqu’au bord de l’eau. Çà et là, quelques vestiges d’habitations abandonnées et minées par les inondations. Panorama mélancolique, presque sinistre», fait-elle dire à l’un de ses personnages.

Rien n’a changé depuis l’écriture de ces lignes. Le même paysage fascinait déjà les écrivains du XIXe siècle, comme Gustave Flaubert face aux rives du fleuve sacré, de plus en plus vertes à mesure que l’on remonte vers la Haute-Egypte, à la vitesse moyenne de 10 km/ h.

Renaissance

«Un jour, quand j’étais gosse, j’ai vu tourner les roues à aubes de cet élégant steamer construit en 1885 et baptisé Sudan par Farouk, son premier propriétaire (à l’époque, le roi régentait aussi cette terre africaine). Waouh! Je me suis dit Inch Allah, un jour je travaillerai dessus!», raconte Ahmed, diplômé d’égyptologie et guide à bord du bateau de légende. Pour que son fantasme devienne réalité, il aura fallu que se mêlent le hasard et les circonstances.

Après bien des travers, la quasi épave du SS Sudan a été repérée par des investisseurs confiants dans son potentiel. Achat, restauration du rafiot dans l’idée d’en préserver l’âme et la machinerie d’origine.

Le résultat est pour le moins bluffant. Il attire une clientèle nourrie de littérature voyageuse et assoiffée d’exotisme romantique. Cabines rétro, ponts en teck, escaliers dûment cirés, tout concourt à faire de ce phénix un décor de cinéma.

Nostalgies

Vous avez dit «cinéma»? Si l’image du SS Sudan nous semble familière, c’est qu’elle a été popularisée par John Guillermin dans son adaptation au grand écran de Mort sur le Nil, il y a quarante ans déjà. Peter Ustinov, Jane Birkin et autre Bette Davis ont joué dans le salon du bateau. En revanche, les scènes extérieures ont mobilisé un autre bâtiment. Mais c’est bien sûr celui-ci qu’a navigué – en 1934 – Agatha Christie. On se presse aujourd’hui pour lui emboîter le pas.

De momies en sarcophages

BP • Quatre jours de navigation permettent d’explorer les classiques de l’Antiquité égyptienne: temples de Louxor, Karnak, Edfou, Kom Ombo, Ramsès III, Philae, etc. Heureuse alternance de visites diurnes et nocturnes, sous la houlette de guides patentés. Les horaires sont généralement fixés pour éviter les bousculades.Récemment ouvertes pour certaines, les tombes de la Vallée des rois mettent en évidence la saisissante et fragile beauté des fresques et bas-reliefs souvent bien conservés. Outre la révélation d’un riche panthéon, elles exposent mille et un détails d’une civilisation obsédée par l’Au-delà, bien avant notre ère. Chaque escale invite aussi à une immersion dans le quotidien des fellahs (paysans). Sagement alignées à quai, les calèches emmènent les amateurs d’épices, cotonnades et autres pacotilles vers les étals où des essaims de vendeurs ont tôt fait de leur rappeler les arcanes du marchandage.

Croisière sur le Nil - En pratique

Y aller

La meilleure période pour naviguer s’étend de l’automne au printemps. Compte tenu des aléas de la géopolitique, le voyageur est en droit de s’interroger sur la sécurité en Egypte. S’il lui est fermement déconseillé de se rendre dans certaines zones jugées à risque (au Sinaï, par exemple), tous les professionnels du tourisme relèvent le très haut niveau de surveillance du Nil, là où se concentrent la plupart des circuits non balnéaires. Il est conseillé de ne pas se mêler à la foule et d’éviter les rassemblements.

Santé

Le premier problème que l’on rencontre est la tourista. Les recommandations d’usage sont donc utiles: ne boire que de l’eau en bouteille, éviter glaces et crudités, se laver fréquemment les mains.

Connexions

L’Etat a fait le choix des technologies de télécommunication. Le pays est donc bien connecté, avec notamment pléthore de cybercafés.

A lire

Outre Agatha Christie, Nil rouge (1999), de Gérard Oberlé, un polar dans la Haute-Egypte (Folio/Gallimard)

www.pichonvoyageur.ch