Le Paris de Piaf

FRANCE • L’inoubliable interprète de «La vie en rose» est née dans le quartier populaire de Belleville. Un parcours insolite marche sur ses traces. Visite guidée.   

  • Le quartier a bien changé. François Kneuss

    Le quartier a bien changé. François Kneuss

  • 72, rue de Belleville, naissance, sur le trottoir (selon la légende), d’un futur mythe. François Kneuss

    72, rue de Belleville, naissance, sur le trottoir (selon la légende), d’un futur mythe. François Kneuss

  • L’église Saint-Jean-Baptiste, en haut de la rue de Belleville, où la «Môme» fut baptisée.  François Kneuss

    L’église Saint-Jean-Baptiste, en haut de la rue de Belleville, où la «Môme» fut baptisée. François Kneuss

  • L’interprète de «La vie en rose» au faîte de sa gloire. Musée Edith Piaf

    L’interprète de «La vie en rose» au faîte de sa gloire. Musée Edith Piaf

  • Au «Vieux Belleville», Joseph et Minelle chantent Piaf. Ici avec Jo, le patron du café. dr

    Au «Vieux Belleville», Joseph et Minelle chantent Piaf. Ici avec Jo, le patron du café. dr

A la seule évocation du nom d’Edith Piaf, les images et les notes de musique se bousculent dans les têtes, car tout le monde a entendu parler de ce mythe de la chanson.
C’est lors d’une froide nuit, le 19 décembre 1915, qu’Edith Giovanna Gassion naît à même le trottoir, rue de Belleville, dans le XXe arrondissement de Paris. Pressée par les contractions, sa chanteuse lyrique de mère n’a pas le temps de se rendre à l’hôpital. «Ca, c’est la légende, nuance le Suisse François Kneuss, guide touristique professionnel à Paris pour Frantour depuis 40 ans et créateur d’un circuit exclusif sur les traces de l’artiste. Elle a vraisemblablement vu le jour à l’hôpital Tenon, porte de Bagnolet, comme l’atteste un acte de naissance officiel de l’établissement.»
 
De l’ombre à la lumière
Ballottée entre divers membres de sa famille, capitale et province, elle découvre le pouvoir de sa voix en accompagnant son père, Louis-Alphonse Gassion, acrobate de rue. Alors qu’il se produit, elle récolte l’argent et pousse la chansonnette. Les foules sont en pâmoison. A 15 ans, elle tente sa chance en solo. Edith écume les rues de Belleville et Pigalle de ses airs entraînants. «Début des années 30, Louis Leplée, directeur du cabaret le Gerny’s, aux Champs-Elysées, la repère et l’engage. C’est lui qui la baptise Môme Piaf en raison de son apparence physique de petit oiseau – 1,47 m.! – contrastant avec sa voix puissante», explique François Kneuss. Sa carrière est lancée. 
 
Ancré à gauche
Le quartier de Belleville, qu’elle a si souvent arpenté dans ses jeunes années, est resté ouvrier, de gauche, habité par une population mixte. L’atmosphère y est quasi familiale lorsque l’on se rend chez le boulanger ou le fromager du coin.
Au détour de la rue des Cascades, vous tomberez peut-être sur l’anarchiste Lucio Urtubia, 85 ans, faux-monnayeur patenté (à l’époque) et qui croisa la route du «Che» Guevara! Toujours prêt à s’enflammer contre le capitalisme, il ne se fait pas prier pour vous dévoiler quelques pans de son singulier parcours.
 
Pour se remettre de ses émotions, rien de tel qu’un passage un peu plus loin, rue des Envierges, au restaurant Le Vieux Belleville, où Minelle et Riton la Manivelle vous font entonner des succès de l’entre-deux-guerres avant chaque plat, sous l’œil bienveillant du patron, Jo. On en redemande!  

Paris intimiste

Y aller
TGV Lyria (plusieurs départs quotidiens de Genève et Lausanne) et avion de Genève Aéroport (Air France et easyJet). 

Séjourner
Hôtel Mama Shelter à 200 m. de la tombe d’Edith Piaf et à 500 m. de la place qui lui est consacrée et agrémentée d’une statue. 

Visiter
Un musée dédié à Piaf dans l’appartement du quartier de Ménilmontant où la chanteuse a vécu. Il est l’œuvre d’un passionné, Bernard Marchois, qui la connaissait. On y trouve sa robe noire de scène, des manuscrits, les véritables gants de boxe de Marcel Cerdan, etc. 
 
Prières 
En haut de la rue de Belleville se dresse l’église Saint-Jean-Baptiste où la Môme fut baptisée. Une messe anniversaire pour le  50e anniversaire de sa mort y a été célébrée le 10 octobre 2013.  

Air frais
François Kneuss possède les clés de plusieurs cours intérieures de Belleville, prisées des célébrités. L’on passe, en quelques secondes, des tumultes de la rue à la douceur de la campagne!