Partout à travers le monde des façades constituent le support de la fantaisie, de la créativité, voire de la contestation d’artistes confirmés ou de quidams en quête de visibilité. Graffitis, trompe-l’œil, publicités et autres fresques attirent le regard ou l’agressent. A Londres aussi, de vrais artistes accourent de partout pour laisser leur empreinte dans une zone aujourd’hui en pleine revalorisation. L’avantage du Street Art est qu’il est accessible gratuitement. Encore faut-il être capable de le localiser. Le quartier londonien qui en possède le plus est sans conteste celui de Shoreditch, situé à l’Est de la mégapole. Une balade autour des anciens docks révèle des centaines de graffitis et fresques d’artistes mondialement connus tels que Ben Eine ou Shepard Fairey. Partir à leur découverte a de quoi motiver un parcours piétonnier où le hasard conduira vers les meilleures surprises, souvent dans les coulisses des artères principales. On peut aussi suivre des guides spécialisés, en petit groupe. Héros mythique de la scène graffiti, Banksy est identifié comme un artiste revendicateur adorant provoquer, voire choquer la société. Mystérieuse, sa véritable identité n’a jamais été dévoilée. Selon toute vraisemblance, il serait né à Bristol dans les années 1970 et aurait commencé à manier les sprays une bonne décennie plus tard. Vu leur intérêt, la Ville de Londres a décidé de protéger ses œuvres sous plexiglas afin d’éviter toute dégradation. Pour certains, cette démarche va à l’encontre même des principes du Street Art. D’une part, selon quels critères les édiles peuvent-elles décider de ce qui relève de l’art ou du vandalisme? Par ailleurs, la nature même de cette forme d’expression ne ramène-t-elle pas à l’éphémère? Les peintures survivent en général entre 3 et 6 mois sur leur support avant de se faire recouvrir par de nouvelles fresques.
Les artistes de la rue sont en somme des réfractaires désireux de s’exprimer sans autorisation, sans tabous ni limites. Certains pays et certaines villes ont adopté à leur encontre de drastiques législations. Ainsi, un street artist peut s’exposer à de lourdes contraventions, voire des peines d’emprisonnement. Paradoxe: il s’agit là sans doute d’un grand facteur de motivation pour certains. www.pichonvoyageur.ch