Le café de l’Hôtel de Ville, comme dans une maison amie...

A deux pas de l’Hôtel de Ville, au dessus duquel veillent toujours deux grands dragons, gueules béantes desquelles se déversaient autrefois les eaux pluviales, se tient le café étroit et éponyme, qui donne l’impression d’entrer dans une maison amie. Les poutres apparentes, les couleurs chatôyantes, l’espace réduit offrent cette sensation d’intimité qui nous fait nous sentir bien. La carte, riche en saveurs faites maison, regorge de salades composées originales et évidemment bio. En plein après-midi de cette fin août, les rues piétonnes ont retrouvé leur agitation habituelle, bien loin de leurs dernières semaines quasi-désertées. Se poser en terrasse pour observer le ballet des passants est un jeu délicieux, c’est comme scroller sur Facebook, mais en mille fois mieux. Ici aussi, on like, on commente, on critique, on salue, on vanne, on observe, on rencontre. Mais en vrai. Des touristes d’Argentine profitent d’un rafraîchissement maison entre deux visites. Le jus d’hibiscus au gingembre, que je déguste comme eux, est un energy drink 100% sain et efficace! La petite terrasse est bien remplie. Deux copines d’un grand âge se régalent d’un gâteau au chocolat maison richement recouvert de chantilly: il ne faut pas sous-estimer l’heure du goûter! Un peu plus loin, deux jeunes femmes affairées sur leur ordinateur me confient venir souvent travailler ici les après-midi: «c’est ultra calme, central, et tellement chaleureux. On s’y sent chez soi!». Les Argentins prennent des photos. «Que lindo!» me disent-ils. Et ils ne parlent pas de moi. Et c’est vrai que la déco du lieu, mi-brocante mi-galerie d’art, est vraiment pleine de charme. Aux murs sont exposés des vieux jouets, quelques objets hors-d’âge, et de beaux tableaux peints par Marie, la patronne du lieu, qui fait aussi les belles salades! Le temps semble suspendu dans cette atmosphère délicieusement surannée où les cartes bancaires n’existent pas! Pour un peu on entendrait voler les dragons d’à côté!