Le Café des Artisans, un petit côté «à l’ancienne»

Lausanne Cités partage avec vous ses coups de coeur pour des lieux emblématiques lausannois.  Cette semaine, le Café des Artisans, un endroit frémissant qui ne désemplit jamais.

  • THOMAS LéCUYER

    THOMAS LéCUYER

C’est toujours bon signe quand on arrive dans un lieu où le patron mange le plat du jour en s’exclamant: «C’est trop bon!». Au Café des Artisans, le patron c’est Iggy, qui mitonne avec le plus grand soin sa carte comme ses sélections musicales, et le plat du jour c’est du bouilli de bœuf, qui s’effiloche et fond amoureusement. Enfin, «le patron c’est Iggy »... C’est Iggy mais c’est aussi sa sœur Amaya, duo inséparable qui fait l’âme et la chaleur de ce lieu qu’ils ont repris en 2012. Aux Artisans, il y a une étagère remplie de vinyles, qu’Iggy le digger aime à parcourir pour réchauffer son café de suaves notes de jazz ou de rocksteady qu’égraine le diamant de sa platine. Il n’y a pas beaucoup de disques d’Elvis, ce qui est surprenant quand on connaît la passion d’Amaya pour le Seigneur de Graceland. Mais c’est parce que c’est la collection d’Iggy. Il y a aussi une nouvelle carte, lancée la semaine dernière, qui propose entres autres un magnifique foie gras caramélisé à la bière stout des Fleurs du Malt, une incroyable microbrasserie lausannoise. Au menu aussi, un joli concept de plats à partager à deux, pour voir servi comme à la maison un beau poisson ou une belle pièce de viande au milieu de la table. L’endroit infuse un petit côté «à l’ancienne», chaleureusement revendiqué par ses vinyles et sa cuisine roborative à partager, mais aussi par ses peintures géométriques, ses appliques seventies et son impeccable Negroni. On y vient entre collègues, copains de classe, quarantenaires en goguette, en famille, en rendez-vous galant ou d’affaires. Toujours frémissant, le lieu ne désemplit jamais. J’y croise Yvan, un ami comédien, on se met à discuter cinéma. Il m’explique qu’il y a beaucoup de comédiens qui passent ici, puisque l’endroit se trouve au pied de la SSA, la Société Suisse des Auteurs. «On y est toujours fourré, soit pour répéter un nouveau spectacle, soit pour calculer ses droits sur un ancien!»