Le Café des Philosophes, entre modernité et tradition

Si la météo schizophrénique de ces derniers jours vous laisse en manque de repères, entre journées précocement printanières et hiver en crise existentielle, vous pouvez toujours vous réfugier au Café des Philosophes, après être passé au préalable à la librairie Payot juste à côté pour pouvoir en lire quelques-uns. On hésite encore entre la joie naturelle de se promener en t-shirt avant le temps réglementaire et la fatalité morbide d’un réchauffement climatique inévitable. Au Café des Philosophes, au moins, il fait toujours bon, au son d’une samba qui fait se trémousser les pieds sur les tommettes couleur brique de l’établissement. On fredonnerait presque du Moustaki «Nous avons toute la vie pour nous amuser, nous avons toute la mort pour nous reposer». Entre modernité et tradition, le lieu, repris récemment par les Bottle Brothers, offre une réjouissante carte de cocktails inédits et de vins en culture raisonnée. Au fond du bar, quelques tablées d’étudiants s’emparent des sujets qui font l’actu autour d’une tasse de thé, brassant pêle-mêle Harvey Weinstein, Coronavirus, réchauffement climatique, et carnaval de Monthey. Près des larges baies vitrées, quelques anciens sirotent rosé ou allongé. Les générations se côtoient sans se mélanger. On frôle le «Ok Boomer». Les temps changent. Cet endroit a deux noms. Et les journées ont deux saisons.