«La redescente sur Cossonay est un ravissement»
L’odeur du foin fraichement coupé. Le ronronnement des fontaines tissant comme un lien invisible entre nous et le passé. Des villages charmants où on aurait eu le tort de ne jamais mettre les pieds autrement. Des nuages qui défilent et défient le ciel azur de leur blancheur. Des forêts qui nous avalent. Des oiseaux qui semblent ne chanter que pour nous…
Porte d’entrée
Un beau tour de vélo, c’est une somme de sensations et d’impressions comme celles-ci, qui font que l’on rit parfois de joie de se voir si petit au milieu de toute cette grandeur. La lente montée au col du Mollendruz (1'180 m) depuis Lausanne n’est pas avare en émotions de ce genre. Surtout si vous choisissez de vous rendre à cette porte d’entrée sur la Vallée de Joux via Chevilly, Moiry, Juriens et Vaulion. De Cossonay à Moiry, les petites routes de campagnes réchauffent les mollets, le cœur et les âmes. Au loin, on aperçoit des montagnes des Alpes et du Jura. A la sortie de Moiry, on traverse sur quelques kilomètres une belle forêt presque méditerranéenne. Puis la montée en pente douce continue vers le Mollendruz. Elle est idéale pour un cycliste débutant qui souhaiterait frotter ses mollets velus à son premier col.
Pause rafraichissante
A Vaulion, au cœur de l’enchanteresse région dite des «3 vallons», à l’occasion d’une pause rafraichissante à la fontaine du village, nous tombons sur un couple de cyclotouristes septuagénaires venant de troquer leur monture musculaire contre une électrique. Ils en sont ravis et me l’expliquent tandis que nous tirons la langue en tentant de les suivre. Grâce au conseil de ces vieux de la vieille, on improvise une escale à la buvette Les Croisettes pour le repas de midi. La chose nécessite de faire un détour de trois kilomètres de montée et autant au retour mais cette immersion gustative au cœur de la Vallée de Joux, avec laquelle nous n’étions censés que flirter aujourd’hui, se révèle nourrissante à tout point de vue.
Les forêts, les pâturages et ces murs de pierres sèches qui les traversent - témoins de l’exploitation sylvo-pastorale de nos ancêtres – enchantent. Ne reste ensuite plus qu’à se jouer de la redescente digestive vers la route du col du Mollendruz, lequel nous attend qu’à une poignée de kilomètres en faux-plat montant de là. Le plus dur est désormais totalement derrière nous.
La redescente sur Cossonay est comme un balcon sur la région lémanique. Un ravissement! Et le retour à Lausanne depuis là n’est qu’une formalité aux airs de décrassage.