Edmond
Est-ce pour mieux mettre en valeur le génie de son héros, Edmond Rostand, que ce biopic est aussi mauvais ? Une chose est sûre: le scénario et les dialogues écrits à la truelle font regretter la finesse de la plume de l’auteur dont le film retrace la vie. S’appuyant volontiers sur des ressorts comiques du plus mauvais effet boulevardier et sur des jeux de mots qui feraient passer les blagues Carambar pour des aphorismes d’académiciens, «Edmond» est une comédie historique au trait épais et mal dégrossi qui tente maladroitement de raconter la création de «Cyrano de Bergerac», pièce miraculeuse écrite par un jeune auteur maudit qui deviendra l’une des œuvres les plus connues du théâtre français. Chaque mot de Cyrano, joué ici avec maestria par un Olivier Gourmet inspiré, ressort avec encore plus d’éclat que de coutume, tant il est entouré de médiocrité. C’est dommage car il y avait tant de belles et drôles choses à faire autour d’un tel matériau: une œuvre immortelle et son auteur atypique et brillant, Edmond Rostand.
RAID dingue
Le pire qui puisse arriver quand on regarde une comédie, c’est de ne pas rire. De ne pas rire une seule fois. Ou alors nerveusement, de désespoir. C’est ce qui se passe avec « RAID Dingue » de, avec, pour, par Dany Boon. Le « réalisach’teur » s’offre, sans un gramme de crédibilité, le rôle improbable d’un super agent du RAID, l’élite de la police française sur le terrain en cas de prise d’otage ou d’attentat, qui doit former une nouvelle recrue gaffeuse, maladroite et fille de ministre, incarnée par une Alice Pol insupportable à force d’en faire des tonnes sur le plan de la grimace et du burlesque. Rien n’est à sauver de ce massacre perpétré par les deux comédiens. Seul Yvan Attal, impromptu et délirant en méchant accro aux déguisements, tire son épingle du jeu et arrive à nous décrocher quelques sourires.