Le Daim au cinéma et Gunman demain sur RTS Un: nos bons plans de cette semaine.

Une jolie reminiscence de Belmondo et de Delon demain soir sur RTS Un avec Gunman, et au cinéma, un Objets Filmique Non-Identifié, absurde drôle et cinglant avec Jean Dujardin. Voici le cru hebdomadaire de notre chroniqueur Thomas Lécuyer qui ne cache pas son enthousiasme...

Le daim
L’insaisissable réalisateur français Quentin Dupieux continue de tracer son itinéraire de faiseur d’OFNI (Objets Filmiques Non-Identifiés) avec absurdité et impertinence, et ça fait beaucoup de bien à ce monde culturel ultra-formaté! Si ses premières réalisations pouvaient sembler difficiles d’accès (de «Steak» en 2007 à «Rubber», l’histoire d’un pneu serial-killer, en 2010 en passant par le bien foutraque «Réalité», avec Alain Chabat en 2015), le cinéaste a gagné en accessibilité sans rien perdre en originalité, depuis ses deux derniers films. Devenu ultra-tendance, on se bouscule au portillon pour jouer chez lui, et du coup, les films sont mieux exposés, et mieux distribués. Après l’innénarable «Au Poste», sorti l’an dernier, avec Monsieur Fraize et Benoît Poelvoorde, c’est Jean Dujardin et Adèle Haenel, un autre splendide duo, que Quentin Dupieux met en scène dans «Le Daim», exercice de style absurde, drôle, cinglant et sanglant. Relativement court, le film, jouissif et jusqu’au-boutiste, constamment sur le fil du rasoir, dresse un portrait surréaliste de la folie des hommes et du fétichisme malsain de nos sociétés matérialistes. Radical, original, dérangeant, brillant.

Gunman, samedi 13 juillet 23h, RTS Un
Le français Pierre Morel, poulain de l’écurie Besson, et réalisateur du premier (et seul réussi) opus de la franchise «Taken» sort le grand jeu dans cette adaptation d’un vieux roman de Jean Patrick Manchette. Même s’il a modernisé le propos original, on sent que Pierre Morel a voulu rendre hommage aux films d’actions français des années 80, dans lesquels Delon ou Belmondo roulaient des muscles et des flingues avec sérieux, zèle et honneur, jamais trop loin d’une jolie fille à sauver. Ici, c’est Sean Penn qui s’y colle, et la gonflette lui va plutôt bien. Du cinéma viril à l’ancienne, qui se laisse regarder avec plaisir. Et si vous avez des scrupules, dites-vous qu’il y a un petit sous-texte politique qui dénonce l’exploitation de l’Afrique par les grandes puissances occidentales (c’est ça qui a dû plaire à Sean Penn!)