Le week-end de Pasqual Jaquet, entre Sapin et cartons

Le dandy touche-à-tout Pascal Jaquet a fêté ce printemps son anniversaire ainsi que le vernissage de son exposition «Kraft Rock» aux Docks. Composée d’une soixantaine d’œuvres créées à partir de ses supports favoris, le papier kraft et le carton, elle proposait une variation autour de l’univers du rock, avec un faux bar, des représentations de personnages iconiques, des clins d’œil à des disques cultes, et d’autres objets impromptus. Celui qu’on connaît mieux la nuit sous le nom de Sapin se définit comme un illustrateur-recycleur qui aime redonner vie à des matériaux de récupération pour les tranformer en œuvres d’arts. Avec lui, un vieux carton peut encore emballer, affiché sur le mur d’une exposition branchée ! DJ à ses heures nocturnes perdues, il passe ses disques plutôt vintage au Café Saint Pierre ou à l’Auberge de Beaulieu récemment ressuscitée par Georges Marchant. Ce noctambule devant l’éternel aime regarder le temps et les gens passer dans les lieux qui font bouger la ville avec ferveur, du premier MAD à la Dolce Vita en passant par le XIII hier, et du Lacustre à la Brasserie de Montbenon, en passant toujours par le XIII aujourd’hui. Et le jour alors? Le jour, Pascal Jaquet enseigne depuis vingt ans les arts plastiques au COFOP (Centre d’Orientation et de Formation Professionnelle), auprès d’apprentis avec qui il a, entre autres, redécoré les boîtiers électriques de la Ville de Lausanne, dans des exercices de styles toujours réjouissants, qui donnent des envies de flâneries urbaines pour découvrir toutes les surprises que cachent ces armoires d’ordinaire grisâtres: ici un DJ, là-bas une chaîne stéréo, plus loin un rasta man, ou bien encore le mythique graffiti Laus’Angeles. Poser des couleurs dans la ville pour remplacer les tags moches, et transmettre en même temps culture et apprentissage aux jeunes, tels sont les deux objectifs de ce projet éducatif qui fête son dixième anniversaire cette année.