Le week-end de Renaud Meichtry: entre rock et papilles

L’endroit aime la lumière, l’attire comme un écrin serti de ses verrières. La Brasserie de Montbenon, magnifiquement restaurée et reprise il y a cinq ans, est un grand et bel espace dans lequel on se sent bien, tranquille sans être isolé, à cette heure matinale où je viens interviewer un de ses tenanciers, découvrant au passage le plus délicieux open-space qui soit pour travailler tranquille autour d’un petit-déjeuner. L’endroit aime aussi l’été, qui tarde un peu à venir. Qu’à cela ne tienne, ce ne sont pas les éléments qui vont refroidir les ardeurs de Renaud Meichtry, un des quatre patrons de la «BM», en charge de la communication, des relations publiques et de l’événementiel. Sacrée reconversion pour cet ancien de la production musicale, d’abord formé au Romandie, dont il fut de la première équipe, qui a par la suite fondé Irascible, une drôle de structure dédiée à la production, à la promotion et à la distribution d’artistes musicaux, toujours hyper active et sœur jumelle du label Two Gentlemen, avant de se lancer dans ce costaud projet de reprise du mythique établissement, convaincu par Christophe Roduit. Séduit par l’idée d’avoir «son bistrot» après des années à rouler sa bosse dans le monde du music business, l’ex-rockeur s’est assagi mais n’a jamais été à autant de concerts que depuis qu’il a cessé d’en organiser. Un week-end sur deux, c’est balades en montagne avec les enfants, et les autres, ce sont les soirées, soit à la Brasserie, soit chez les copains des Docks ou du Romandie, et, pour ne pas perdre la main, il continue même d’y faire cuistot bénévole de temps en temps, quand il y a un groupe qui lui plait bien. Acheteur compulsif de vinyles, il fouille régulièrement les bacs des disquaires Obsession Records et Disc-à-Brac. L’été sera beau à Montbenon, puisqu’on y célèbre les 30 ans des trois bistrots frères que sont le Café de Grancy, le Saint Pierre et la Brasserie, sans oublier les apéros en terrasse à la découverte de leur incroyable collection de gins, les afterworks à coucher de soleil garanti, les goûters avec vue, les soupers qui s’étirent lascivement le long de vos papilles, et même, si vous en avez envie, le petit-déjeuner face aux montagnes qui s’ébrouent dans l’aube éclaboussante du lac.