Mélanie Foulon

Chaque semaine un invité dégaine son six coups face à Thomas Lecuyer pour nous parler de son Lausanne

  • Mélanie Foulon

    Mélanie Foulon

Mélanie Foulon est une comédienne qui sait prendre le public à rebours. Quand on la croit discrète et réservée, elle s’autorise mystères et fantaisies. Dans le drame, elle pourra faire surgir l’absurde ou même le comique. Dans la comédie, elle laissera naître l’émotion, pourra soudain être poignante, avant de renaître légère. Cette Lausannoise d’adoption a posé ses valises et sa large palette de jeu sur les rives du Léman il y a dix ans, pour intégrer la prestigieuse Manufacture (Haute Ecole des Arts de la Scène). Après cette formation plutôt académique elle se lance dans l’improvisation, notamment au sein de la troupe de la Comédie Musicale Improvisée et de la troupe Slalom, avec qui elle improvise autour du répertoire des grandes œuvres classiques comme Molière ou Shakespeare. Mélanie Foulon présentera au CPO de Lausanne, du 17 au 22 avril, la nouvelle création de la compagnie «Collectif Comédie Drôle», une comédie vaudoise burlesque et dépressive, qu’elle a co-écrite et qu’elle co-interprète en compagnie d’Adrien Barazzone et Christian Jeffroy-Schlittler.

COUP DE GUEULE

La situation immobilière lausannoise! C’est très compliqué de vivre dans une ville où se loger est un enjeu aussi délicat, crucial et onéreux. J’ai 33 ans, je suis comédienne, je suis française, je bosse, je vis à Lausanne depuis dix ans, mais je ne peux pas prendre un bail à mon nom parce que je cumule les critères négatifs. Je suis donc obligée de faire appel au système D de la colocation ou de la sous-location. Le marché est tellement surchargé et hors de prix, que l’idée même d’avoir son propre logement semble inaccessible.

COUP DE BOULE

J’ai du mal à comprendre certains choix architecturaux lausannois comme la place de la Riponne, la place Chauderon, ou pour des lieux plus récemment rénovés, la Place de la Sallaz. Si les deux premières sont des non-choix dûs à un manque de cohérence d’un ensemble architectural hétéroclite qui vieillit mal, la dernière est un choix volontaire d’urbanisme qui me dépasse, une sorte d’espace piéton envahi par les bus et les taxis qui circulent de toutes parts, meublé d’éléments urbains qui paraissaient «modernes» au début des années 2000, alors que la place a été rénovée en 2016.

COUP DE POUCE

La Maison de Naissance Eden qui vient d’ouvrir juste à côté du CHUV. Je trouve bien qu’il y ait enfin à Lausanne un lieu autre que les milieux médicalisés hospitaliers pour donner naissance, un endroit plus humain, plus chaleureux, plus intimiste.

COUP DE FOUDRE

La costumière Isabelle Boucharlat a une réelle volonté de faire bouger les choses par rapport à la consommation des habits. Après avoir créé une boutique dédiée aux vêtements 100% éthiques, elle s’engage aujourd’hui aux côtés de l’association Fair’Act pour une consommation raisonnée des habits, et anime les Café Couture au CPO pour redonner une seconde vie à nos vieilles fringues.

COUP DE CŒUR

Difficile de ne choisir qu’un seul lieu. J’aime la Datcha, lieu culturel chaleureux et alternatif au Flon, le kiosque Saint-François, mais aussi la galerie vintage du Musée Cantonal de Zoologie au Palais de Rumine. Je trouve fascinant les animaux empaillés, squelettes et autres artefacts exposés dans leur cabinet de curiosités, qui appellent à un voyage décalé dans le temps et la nature.

COUP DE CHAPEAU

Je trouve chouette cette proximité entre ville et nature que propose Lausanne. Il y a une grande offre culturelle, riche et variée, au cœur d’une ville très dynamique mais qui reste à taille humaine, et est entourée d’une nature splendide accessible à deux pas: d’un côté les rives du lac, de l’autre côté le Lavaux, de l’autre encore les forêts et grands espaces du Gros-de-Vaud.