Natacha Litzistorf

Chaque semaine un invité dégaine son six coups face à Thomas Lecuyer pour nous parler de son Lausanne

  •  Natacha Litzistorf

    Natacha Litzistorf

Cette citadine née à Lausanne n’oublie pas son rapport à la terre et ses racines gruériennes. Engagée en politique chez les Verts depuis 2008, Natacha Litzistorf est aujourd’hui à la tête de la Direction du logement, de l’environnement et de l’architecture de la Ville de Lausanne. Bien avant son mandat politique, elle œuvrait déjà au quotidien pour un rapport plus juste entre ville et campagne, son cheval de bataille depuis plus d’une vingtaine d’années. Revaloriser le travail agricole, multiplier les échanges, atténuer les frontières entre ville et campagne, développer les potagers urbains, les circuits de production courts et la consommation de produits locaux et bien cultivés: autant de projets forts qui ont une répercussion concrète sur nos vies quotidiennes. Natacha Litzistorf a aussi à cœur la valorisation de la place de la femme dans les univers professionnels à forte dominance masculine, comme l’architecture, l’agriculture ou même la politique.

COUP DE GUEULE

Comme beaucoup, c’est contre la politique agricole actuelle! Inadmissible de sacrifier nos paysans sur l’autel d’une production démesurée détruisant la planète, proposant des produits malsains, mauvais et arnaquant tant les consommateurs que les producteurs. Je souhaite que la Ville de Lausanne, qui est d’ailleurs considérée comme une exploitation agricole, avec sept fermiers enregistrés, ou encore les troupeaux de Sauvabelin, s’engage pour un nouveau Pacte Ville-Campagne, cette chose à réinventer qui vient du Moyen Age: la campagne nourrit la ville, la ville protège la campagne.

COUP DE BOULE

Quand on dit que Lausanne n’a pas vraiment «une architecture digne de ce nom», ça m’énerve. Nous avons des petits trésors en termes de patrimoine bâti et des architectes exceptionnels à Lausanne! Par ailleurs, nous œuvrons à remettre l’architecture au milieu de la Ville comme on remet l’église au milieu du village, avec le Forum d’architecture, le fa’r, et des collaborations avec des acteurs du domaine comme la SIA et Patrimoine suisse.

COUP DE POUCE

Nous voulons développer une politique des édicules, ces petits bâtiments, classés ou pas, voire même destinés à disparaître, des arrêts de bus ou des kiosques, qui peuvent reprendre vie pour animer un quartier. L’idée est de les faire revivre autour de deux axes: plaisir du goût et de la convivialité et plaisir de la découverte artistique. Je me passionne pour ce projet, et en particulier pour le Montriond, pour I lake Lausanne qui a fait œuvre de pionner en faisant découvrir la Jetée de la Compagnie au bord du lac, rejoint cette année par Le Minimum piloté par ceux de la Couronne d’Or, ou encore l’association Tunnel-Tunnel, un espace d’art indépendant assuré par un collectif qui fait vibrer le petit édicule sur la place du Tunnel.

COUP DE FOUDRE

Un coup de foudre pour «l’univers informatique». Depuis bientôt deux ans que je suis en poste, j’ai le grand plaisir d’avoir dans ma direction le Service organisation et informatique. Grâce à ce dernier, nous avons pris conscience que les enjeux sont réellement stratégiques pour une Ville. Ainsi, nous avons ancré «la ville numérique durable» dans notre Programme de législature. C’est essentiel et n’a de sens que si la convivialité entre humains reste. Et c’est bien ce que nous proposons.

COUP DE CŒUR

Nous avons un parc d’établissements dédiés à la restauration incroyable, pour lequel nous développons une nouvelle politique avec plus de durabilité, des produits de saison et de proximité, et une sorte de guichet unique qui facilite la vie à nos futurs partenaires qui veulent reprendre un de nos établissements. J’aime particulièrement le Chalet des enfants pour le calme de la campagne à deux pas de la ville, le Moutarlier pour le café du samedi matin avec mon mari, la Brasserie de Montbenon pour un repas de midi professionnel afin de stimuler les neurones, le Café de l’Hôtel de Ville avec mes amies Vertes, un apéritif au Café de l’Europe avec des journalistes, et le dernier né de la Ville, le Pointu, excellent d’inventivité.

COUP DE CHAPEAU

En fait, je parlerais de coup de chapeau collectif: j’admire les 5’000 collaborateurs et collaboratrices de la Ville de Lausanne qui œuvrent au quotidien pour le bien commun. Dédicace quand même à une personne de cette administration: le Secrétaire général de ma direction, M. Yves Deillon, géomètre du cadastre, un homme de l’ombre, extrêmement intelligent, fin tacticien, excellent négociateur, d’une belle indépendance d’esprit et toujours soucieux de l’intérêt de la Ville et des deniers publics.