Le personnage de Prométhée a toujours suscité de vives polémiques: s’il a volé le feu aux dieux, c’est-à-dire l’énergie et les arts, pour le donner aux hommes, il peut être considéré comme le bienfaiteur de l’humanité. Mais il est aussi associé au règne triomphant de la technologie, et les conséquences de son usage à outrance tant du point de vue politique qu’environnemental sont désormais vécues douloureusement par une grande partie de la planète.
«Les mythes n’ont pas de vie par eux-mêmes. Ils attendent que nous les incarnions, écrivait ainsi Albert Camus. Qu’un seul homme au monde réponde à leur appel, et ils nous offrent leur sève intacte. Nous avons à préserver celui-ci et faire que son sommeil ne soit pas mortel pour que la résurrection devienne possible.»
Ressusciter le mythe
Alors? Comment ressusciter Prométhée? Vincent Bonillo et sa troupe Voix Publique, proposent une réponse performative et engagée à la Grange de Dorigny dès le début du mois de mars prochain.
Formé au Conservatoire d’art dramatique de Lausanne, Vincent Bonillo a travaillé comme comédien avec des metteurs en scène tels que Philippe Mentha, Jean-Louis Martinelli, Marielle Pinsard, Claude Stratz, Oscar Gomez Mata, Brigitte Jaques, Philippe Sireuil, Fabrice Gorgerat, etc. Avec la Compagnie Eponyme, il a mis en scène trois spectacles entre 2006 et 2010: Winkelried, «En contradiction totale avec les lois du blues» et «Voir les anges si furieux». En 2011, il a créé la Compagnie Voix Publique, avant d’adapter en 2012 «Les Précieuses ridicules» de Molière, et en 2013 «D’un Retournement l’autre» de Frédéric Lordon.
«Prométhée enchaîné»
Du 5 au 10 mars
Théâtre La Grange de Dorigny