Balthasar Kłossowski de Rola. Ou plus exactement Comte Balthasar Kłossowski de Rola. Balthus, de son nom d’artiste peintre. L’homme est d’origine prussienne. Il est né à Paris dans une famille très liée aux milieux littéraires et artistiques européens. C’est un autodidacte qui, très tôt, s’intéressa au dessin et à la peinture. En 1921, il a alors treize ans, il publie son premier livre de dessins, Mitsou le Chat. Le chat, son animal fétiche qu’on retrouvera par la suite dans plusieurs de ses tableaux. «Très tôt j’avais compris mon appartenance secrète, mystérieuse au monde des chats. Je ressentais leur même souci d’indépendance», écrira-t-il bien plus tard dans ses Mémoires. Ce premier recueil, il le signe du surnom de «Baltusz» qu’on lui donnait à l’époque et qu’il transformera en «Baltus», puis en «Balthus» avec la lettre h par la suite.
Une odeur de soufre
C’est au Louvre qu’il apprend à peindre. Puis en Italie. Dans les années trente, il obtient un succès de scandale avec des scènes d’intérieur à l’érotisme trouble et joue sur le côté énigmatique des portraits de jeunes filles qu’il peint. En marge de tous les courants, Balthus s’intéresse aussi aux paysages et construit des décors d’architecture. L’homme aime se faire rare et discret. Il est un brin fantasque et mégalomane. Pour preuve: le titre de comte Kłossowski de Rola ajouté à son nom est en fait un leurre: il n’a en réalité aucune origine aristocratique.
Un havre de paix suisse
C’est en 1997 qu’il choisit de s’installer définitivement à Rossinière, dans le Grand Chalet qu’il avait acheté une année auparavant. Il vient alors de passer seize ans à Rome comme directeur de la Villa Médicis, en tant qu’attaché culturel de la République française. A Rossinière, il installe son atelier et peint, beaucoup. Il reçoit aussi de nombreux écrivains, peintres et artistes célèbres, à l’image du sculpteur Alberto Giacometti, de l’acteur Richard Gere, du chanteur Bono ou encore du Dalaï Lama. Il meurt le 18 février 2001, à l’âge de - presque - 93 ans. En laissant derrière lui une œuvre de plus de 350 peintures connues à ce jour, de plus d’un millier de dessins et d’une cinquantaine de carnets de croquis. Il repose dans le jardin d’une chapelle qui lui a été dédiée sous une simple stèle de pierre.