Sven Papaux, un cabossé du ski, réhabilité par l'écriture

SPECIAL ETE 2022 • Durant tout l’été, un écrivain romand nous parle de son rapport à la saison estivale et aux livres. Rencontre avec Sven Papaux, un sportif acharné devenu romancier.

Si le premier livre de Sven Papaux a des allures de roman, il n’est pas pour autant que fiction. Ce drame poignant sur l’histoire d’un adolescent dont les rêves de carrière sportive seront brisés par un système injuste et implacable est en effet adapté de la propre vie de son auteur, Sven Papaux. Cet ancien espoir du ski suisse a consumé sa jeunesse, son physique et son mental dans le monde du sport professionnel. Un monde à broyer les corps et les âmes, avec des entraîneurs inadaptés, et un environnement trop exigeant qui ne protège pas assez ses jeunes talents selon Sven, qui ressortira de cette expérience avec de nombreuses séquelles, physiques et psychologiques.

Influences cinématographiques

Ayant fait une croix sur son avenir dans le ski professionnel, Sven Papaux est devenu journaliste sportif et culturel. Ce passionné de cinéma arpente souvent les salles obscures et est devenu critique notamment pour Cineman et Canal+ Suisse. Cette influence cinématographique se ressent parfois dans la tension narrative de son roman, qui colle au plus près de son personnage. Sven Papaux tient sa plume comme certains réalisateurs tiennent leur caméra à l’épaule, en totale immersion, au plus près de leur sujet.

SVEN PAPAUX EN QUESTIONS

Votre occupation de l’été?
Pas mal de boulot en vue et un deuxième roman à finaliser. Aussi, étant un féru de vélo, je vais profiter de faire un maximum de kilomètres.

Votre destination de l’été?
La Grèce, l’île de Paros précisément.

Votre boisson de l’été?
Un Amaretto-Sour.

Votre tube de l'été?
«Something Changed» du groupe Interpol.

Votre meilleur endroit pour lire?
Les bords du lac Léman.

Votre livre de l'été?
J’ai une pile qui m’attend. Mais au sommet, il y a deux livres que je me réjouis de dévorer: «L’océan est mon frère» de Jack Kerouac et «Car l’adieu, c’est la nuit» d’Emily Dickinson.

Vos trois écrivains fétiches?
Jack Kerouac, Percy Bysshe Shelley, Christian Bobin.

Le livre qui vous a marqué enfant?
Je détestais lire. C’est plus tard, durant l’adolescence que j’ai lu par la force des choses «Le Parfum» de Patrick Süskind. C’est le tout premier ouvrage qui m’a marqué.

Le livre qui vous a donné envie d’écrire?
«Le portrait de Dorian Gray» d’Oscar Wilde. Il me suit partout.

Le livre que vous rêveriez d’écrire?
Le livre qui vous rendra accro, celui qu’on emportera partout avec soi.

Un livre qui vous fait du bien?
«Une saison ardente» de Richard Ford.

Votre rituel d’écriture?
J’attends la nuit et allume la cafetière. Ensuite, c’est un secret...

«Au carrefour des intentions»

River approche de la majorité. Il est bon skieur, se rêve professionnel, mais se sent en décalage avec le milieu de compétition du ski alpin. Tant d'années à cravacher pour ne récolter que frustration et blessures à répétition. Peu à peu, son corps tire la sonnette d'alarme et son âme se fissure. Un grand vide se crée autour de lui. Certaines questions apparaissent comme légitimes, d'autres moins. Ecœuré par l'univers qu'il pensait être fait pour lui, River entame alors une nouvelle existence qui l'emmène vers des sentiers inconnus… Paru en août 2021, «Au carrefour des intentions» est un récit à la voix déchirant, parce que profondément humain, qui décrit la dangereuse zone grise du passage de l’adolescence à l’âge adulte.