A voir cette semaine au cinéma et à la télé, la Lutte des Classes et Le grand méchant renard

Le Grand méchant renard est un véritable petit mirace de transposition réussie d'une BD à l'écran. C'est à ne pas rater pour les petits et les plus grands, ce soir sur RTS Deux.


La Lutte des classes

«La lutte des classes», c’est d’abord celle que mène pour l’honneur Paul, batteur de punk rock et anar dans l’âme, issu d’une famille communiste engagée, impeccablement interprété par un Edouard Baer irrésistible en aquoiboniste rock’n roll rêvant toujours du temps des cerises. C’est ensuite celle de sa femme, Sofia, incarnée par la toujours juste Leïla Bekhti, brillante avocate d’origine maghrébine, pur produit de la discrimination positive, et qui veut le meilleur pour leur fils Corentin, bientôt le seul «petit blanc» de sa classe à l’école publique du quartier, tous les autres l’ayant désertée pour le cocon privilégié et protectionniste d’une école privée catholique. Derrière cette comédie très réussie se cache une parabole sociale riche en symboles et qui vise souvent juste. Sans langue de bois, et avec un humour cash et beaucoup de tendresse, le réalisateur Michel Leclerc, qui a signé, entre autres, les excellents «Le nom des gens » et «La vie privée de Monsieur Sim», nous offre une nouvelle comédie qui brille par son humour, sa bonne humeur contagieuse, son engagement social et son intelligence.

Le Grand méchant renard et autres contes, samedi 20 avril 20h20 sur RTS Deux

C’est un petit miracle. La transposition d’une bande-dessinée sur grand écran n’est en général ni plus ni moins qu’un massacre de l’œuvre originale. L’adaptation au cinéma de la formidable BD de Benjamin Renner, récompensée de nombreuses fois lors de sa sortie en 2015, échappe à ce triste sort et conserve l’irrévérence, l’absurde, l’ironie, la tendresse et la simplicité du trait et des bulles originales. Benjamin Renner, qui a déjà signé la belle version animée d’«Ernest et Célestine», transpose donc avec brio sa propre œuvre, et nous parle des petits problèmes des humains à travers des contes anthropomorphes à la façon des «Fables de La Fontaine» ou des «Contes du Chat Perché» de Marcel Aymé, avec toute une animalerie forte en caractère et haute en couleur! Un régal pour petits et grands, à partager en famille!