A voir cette semaine au cinéma et à la TV, un parfum de ségrégation et une émission pour... rouler des pelles

Chroniqueur à la plume volontiers caustique, Thomas Lécuyer vous recommande cette semaine le magnifique Green Book, et Mauvaise langue, le late show à l'américaine 100% suisse!

Green Book

En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. En bonne position pour rafler quelques statuettes aux prochains Oscars, le film de Peter Farelly relate la rencontre de ces deux hommes que tout oppose, et qui vont tisser des liens indéfectibles malgré toutes leurs différences et l’hostilité de la société à leurs égards. Après avoir signé un bon paquet de

comédies culte avec son frère Bobby, comme «Mary à tout prix», «Dumb & Dumber» ou «Fous d’Irène», le réalisateur range son humour potache pour dévoiler une sensibilité et une délicatesse inattendues avec ce road-movie vintage et généreux, empreint d’humanité, et à la bande originale extraordinaire. Un sans faute pour ce très joli film, à part peut-être le choix de Viggo Mortensen pour jouer un immigré italien, contraignant ainsi l’acteur à livrer une belle imitation du mythique acteur Joe Pesci pendant deux heures. A part ça, «Green Book» est un régal pour le cœur, les yeux et les oreilles.

 

Mauvaise langue, vendredi à 22h45, RTS Un

Le late show à l’américaine 100% swiss made est de retour pour une deuxième saison présenté par l’extrêmement longiligne et drôle Blaise Bersinger. Mais il est partout ce Blaise! Dans ta Revue de Boulimie, dans ta télé du vendredi soir, dans ta radio parfois, dans tes spectacles d’improvisation préférés, et qui sait, peut-être même, un jour à l’Eurovision ou dans un featuring avec Daft Punk. En attendant, et entouré d’une pétaradante équipe d’auteurs et de chroniqueurs, parmis lesquels, et en vrac, Thomas Wiesel (oui, celui-là même qui présentait l’année passée), Benjamin Decosterd (il fallait bien un bobo), Alex Kominek (il fallait bien un Genevois), Yacine Nemra (il fallait bien un mec drôle), ou encore Nathanaël Rochat (il fallait bien un vieux). Cette «Mauvaise Langue» est bien vivante, facile à assimiler, joyeusement foutraque, évidemment rigolote, parfois imparfaite, et irrésistiblement hebdomadaire. Bref, une émission à qui on a envie de rouler des pelles.