Le far° emporte le public dans son «Ailleurs»

  •  Affiche du festival far°. DR

    Affiche du festival far°. DR

La 32e édition du festival des arts vivants far° se tient jusqu’au 20 août 2016, dans une dizaine de lieux de Nyon. Le far° ambitionne cette année de nous emporter dans son «Ailleurs» autour de la thématique très contemporaine de la migration, ses frottements, ses non-dits, ses invisibles souvent insoupçonnés.

Sensibles et souvent tragiques, l’exil et le territoire saisis par la centaine d’artistes qui participera au festival bousculent nos traditionnelles frontières mentales.

Cherchant à se mettre dans la peau de l’autre tout en visant le déplacement du sens et le sens du déplacement, les arts vivants se feront plus que jamais brouilleurs de cartes et entremetteurs.

Si aujourd’hui, la migration est largement prédominante dans notre actualité quotidienne, les récits offerts par les médias se révèlent malheureusement trop souvent à sens unique. Du coup, envisager cette problématique par le prisme des arts vivants permet, en revanche, d’adopter de multiples regards.

C’est le pari lancé pour ces onze jours de festival. Sans prétendre

avoir de solutions toutes faites, la manifestation cherche d’abord à proposer des approches sensibles à même d’élargir la compréhension d’une situation complexe. Et n’est-ce pas la chance de l’art que d’avoir la liberté d’imaginer ses propres outils pour percevoir ce que l’on vit? Aborder la problématique migratoire, c’est d’abord s’intéresser à des vies sans attaches, en attente, rendues invisibles car reléguées à la marge. Mais ne serait-ce pas aussi l’opportunité de renverser la tendance en créant des ouvertures à l’autre, de trouver là une puissance propice à enrichir la vie d’une société? Peut-être faut-il se plonger dans l’histoire, se souvenir de tous les mouvements de peuples recensés dans le passé, même si les contextes ayant provoqué ces déplacements sont très différents.

Se souvenir aussi que la Suisse a connu elle-même des vagues d’émigration, que son tissu social actuel se fonde justement sur une grande mixité des origines. Peut-être faut-il répondre à la crainte de l’autre par un engagement dans la vie en commun, dans une société de diversité, de mouvement et d’accueil, et surtout garder à l’esprit les mots de l’écrivain et essayiste Olivier Mongin: «Les migrants sont une invitation à regarder ce monde autrement...».

www.festival-far.ch