Suisse-UE: Je t'aime moi non plus!

CHRONIQUE - Aujourd’hui, la Suisse s’est éloignée de l’Union européenne, son premier partenaire économique, alors qu’elle tient une place à part dans son cœur. Une solution sera trouvée, c’est évident et dans l’intérêt de chacun. Mais à quel prix, et quand?

C’est l’histoire d’un couple qui aime se disputer. Celle de deux fiertés blessées. D’un côté, un petit pays prospère, la Suisse, avec une économie robuste et florissante. Ses habitants sont même parmi les plus riches de la planète. De l’autre, un continent, l’Europe, qui voit son compagnon lui reprocher de vouloir lui imposer sa loi. Du coup, comme dans tant d’histoires d’amour, il y a de l’eau dans le gaz. Heurtée, Berne claque avec fracas la porte des négociations qui portaient sur l’actualisation de leur union. Sans aucune contre-proposition. Un coup de sang qui ne lui ressemble guère.

Bien qu’échaudée, Bruxelles n’a pas grand intérêt à tourner le dos à son quatrième partenaire économique. Bien sûr, la Suisse peut compenser son chagrin en allant voir ailleurs, plus loin. Tiens, pourquoi pas les États-Unis ou la Chine ? Mais sincèrement, avons-nous plus de points communs avec Washington et Pékin, ou avec Paris et Berlin?

Aujourd’hui, la Suisse s’est éloignée de l’Union européenne, son premier partenaire économique, alors qu’elle tient une place à part dans son cœur. Une solution sera trouvée, c’est évident et dans l’intérêt de chacun. Mais à quel prix, et quand? Le temps presse, il joue contre nous. Notre fiabilité, l’un de nos principaux atouts, est remise en cause par notre attitude. Parviendrons-nous à faire le premier pas?