Sur Netflix, un "Painkiller" littéralement stupéfiant

SERIE - Cette brillante mini-série de six épisodes qui revient sur l'origine de la crise des opioïdes aux Etats-Unis est aussi addictive que les produits qu’elle dénonce.

Depuis les années 1990, des lobbys pharmaceutiques américains ont vivement incité les médecins généralistes à prescrire des antidouleurs à base de dérivés d'opiacés à leurs patients pour des maux de dos ou de tête chroniques, entre autres. La prescription quasi systématique de ces opioïdes aux effets secondaires terribles et qui rendent surtout totalement dépendants a créé une crise sanitaire sans précédent outre-Atlantique. A l’instar de «Dopesick», sortie il y a quelques mois, «Painkiller» raconte, à travers le portrait de trois personnages (un addict, un agent du FBI et le dirigeant de l’entreprise pharmaceutique), comment ces anti-douleurs ont été distribués par des entreprises sans morale, en ruinant la vie de millions de personnes. Critique acerbe de l’ultra-libéralisme, la série, extrêmement bien documentée, est passionnante, mais fait froid dans le dos.