«Une centrale à gaz à Malley, c’est renier nos engagements énergétiques»

DÉBAT AU CONSEIL COMMUNAL • La Municipalité demande au Conseil communal d’accorder un crédit de 170 millions pour développer le chauffage à distance à Lausanne (CAD). Le conseiller communal vert’libéral Vincent Vouillamoz déplore que le projet prévoie de mettre en service une centrale à gaz à Malley dès cette année.

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Lausanne Cités: Pourquoi êtes-vous opposé à la mise en service d’une centrale à gaz à Malley?

Vincent Vouillamoz: Brûler du gaz naturel, comme du pétrole, génère des gaz à effet de serre. C’est donc une mauvaise idée dès lors que l’on prétend décarboner les énergies et limiter le réchauffement climatique… Une centrale à gaz, c’est un contre-pied complet au déclarations officielles des autorités lausannoises - Municipalité et Conseil communal -, d’être exemplaires en matière de politique énergétique. On s’assoit sur nos engagements passés.

Selon la Municipalité, cette centrale vise à assurer la sécurité de l'approvisionnement du chauffage à distance…

La crise énergétique démarrée l’hiver passé démontre que le gaz n’apporte aucune sécurité d’approvisionnement. En outre, le développement du chauffage à distance est une opportunité idéale pour réaliser une production de chaleur décarbonée avec une ressource locale.

Comment?

On peut approvisionner le CAD avec autre chose que du gaz, par exemple avec des chaudières à bois. La matière première est locale et renouvelable, et la Suisse a même un excédent en termes de production de bois…

Pourquoi la Municipalité n’a-t-elle pas privilégié cette option?

Parce que le gaz est bien moins cher, en tout cas à court terme. Je rappelle en outre que les SIL cherchent à capter de nouveaux marchés, et une centrale à gaz permet de le faire rapidement. Cela relève d’ une logique économique à court terme plutôt que durable…

La Ville affirme que d’ici une dizaine d’années, il sera possible d’avoir recours à du biogaz…

Ça c’est une excuse pour faire passer la pilule de la centrale à gaz! Pour avoir du biogaz suisse en suffisance, il faudrait y consacrer l’ensemble de l’agriculture du pays, au détriment de la production alimentaire…

Etonnamment, au Conseil communal, les Verts ont soutenu ce projet. Comment l’expliquez-vous?

Ils ont été mal à l’aise sur cette question. Mais ils n’avaient pas d’autre choix que de soutenir leur municipal, qui est en charge de ce dossier.