Une infirmière qui a un sacré punch!

BOXE - Anaïs Kistler a 25 ans. Le 1er janvier, cette infirmière Lausannoise atypique et sportive participera aux Championnats d’Europe amateur de boxe. Avec des ambitions à la clé.


  • Méfiez-vous de ce joli minois: dérrière se cache une puncheuse redoutable. DR

    Méfiez-vous de ce joli minois: dérrière se cache une puncheuse redoutable. DR

Elle aime les contrastes, les paradoxes et  le dépassement de soi. Elle aurait pu pratiquer un autre sport. Mais un jour, du côté de Neuchâtel, elle a poussé une porte avec vue sur une salle réservée au noble art. 

«J’ai aimé l’atmosphère, l’ambiance qui y régnait. J’ai tout de suite été attirée par ce sport et son côté très physique», raconte-elle à Cully, dans un des bureaux du Centre Médico-Social (CMS) qu’elle occupe depuis mars  2013.

 

Des soins à domicile 

Depuis un an, Anaïs Kistler est infirmière diplômée et prodigue des soins à domicile. Outre les compétences qu’exigent sa profession, elle est patiente,  attentive et déterminée. Des qualités qui l’aident dans son sport où elle observe d’abord son adversaire, avant «d’aller au charbon», comme elle aime à le répéter. 

«La boxe, ce n’est pas que de la castagne, rapelle-t-elle. Il y a des règles et du respect. Celui ou celle qui boxe proprement, qui marie la technique à la tactique, gagne à coup sûr». La douleur? «Sur le moment, l’adrénaline est tellement forte  que tu la sens après.»

Anaïs Kistler a du style et du caractère. «Même les gens qui ne me connaissent pas me disent que j’ai une jolie boxe.» 

 

Championne suisse

Elle est une fine  technicienne 

doublée d’une puncheuse. «Dans un combat, il arrive que mon regard change. Il devient plus noir. Mes proches surtout remarquent ça». 

Quand elle est touchée, méchamment ou pas, elle recule et respire un bon coup, avant de retourner au combat. «Puis, je retourne au charbon. Je peux être teigneuse. Ne suis-je pas Capricorne? » 

En 2012, chez les amateurs, elle a obtenu le titre de championne de Suisse dans la catégorie des 64 kg. L’année d’après, rebelote, mais chez les 69 kg, alors qu’elle en accusait cinq de moins sur la balance. 

Son entraîneur, Fouad Ben Saoud, lui a dit un jour qu’elle sera davantage reconnue dans le milieu en ayant deux ceintures dans deux catégories différentes que deux titres dans la même catégorie. Bien vu! 

Aujourd’hui, Anaïs Kistler a largement rempli ses objectifs, fait partie de l’équipe de Suisse et participe à de nombreux tournois internationaux. Ses statistiques? 31 combats amateurs, 22 victoires, 2 nuls,  7 défaites.   

 

Une passion

Il y a un peu plus de trois semaines Anaïs Kistler a affronté deux Suédoises. Une victoire le samedi (69 kg) et un résultat nul, le jour suivant (64 kg), obtenu contre une fille classée au 8e rang mondial. 

De bon augure pour le futur, puisque la Lausannoise, qui s’entraîne 4 fois par semaine, participera ce printemps aux championnats d’Europe (ville encore à désigner) et, l’automne prochain, aux Mondiaux au Canada. 

Après, quel sera l’avenir? «On verra. La boxe est une passion, mais elle ne permet pas de payer les factures à la fin du  mois», La preuve? Son titre de championne de Suisse 2013 lui a rapporté 150 francs!