Vers une dictature de la lenteur?

Ils sont en colère et tiennent à le dire! Ils? Une multitude d’automobilistes qui n’ont toujours pas avalé la dernière trouvaille de l’Office fédéral des routes (OFROU) qui annonçait, il y a peu, être en train d’étudier la possibilité d’abaisser temporairement la vitesse de 120 à 80 km/h sur certains tronçons autoroutiers. Pourquoi? Pour fluidifier le trafic!

Rouler moins vite pour arriver plus vite. Sur les réseaux sociaux comme dans les «Courriers de lecteurs» des journaux, les critiques sont peu amènes à l’encontre de cette proposition. Elles vont de la moquerie pure et simple en évoquant une idée «loufoque que seuls des écolos et des fonctionnaires» ont pu avoir, ou se montrent plus virulentes en dénonçant «l’écologisme rampant» de certains milieux qui seraient en passe d’ instaurer une véritable dictature de la lenteur.

Excessif? Certainement! Notamment dans la mesure, et même les défenseurs du lobby routier le reconnaissent, que des restrictions de ce type, temporaires et ciblées, ont déjà lieu sur certains tronçons. L’exemple de Morges en est la meilleure preuve. Reste le sentiment diffus que les automobilistes se voient imposer chaque année de nouvelles règles toujours plus contraignante et qu’il existe un parti pris «autophobe» dans certains milieux. Ce qui n’est vraisemblablement pas totalement faux, mais pas la meilleure manière de trouver des solutions au difficile problème de la mobilité auquel nous sommes tous, bon an mal an, confrontés (lire en page 3).