Voici vingt ans, la première édition du Cyclotour du Léman s’élançait de Lausanne-Ouchy. Cette manifestation, jouissant désormais du prestigieux label international Gran Fondo World Tour, est devenue depuis un classique printanier du calendrier sportif lausannois. Même la crise sanitaire n’est pas parvenue à avoir sa peau.
Il avait seulement fallu décaler la manifestation printanière à l’automne. L’année dernière, cette randonnée cyclosportive sur routes ouvertes dont le grand parcours affiche près de 180 km de long pour presque 900 m de dénivelé positif a même battu son record d’inscription avec quelque 3500 cyclistes dont 3 000 finalement réellement au départ.
Le sang neuf de l’ancien pro Armin Meier
Le dimanche 4 juin prochain aura lieu sa 20e édition au départ de Lausanne pour les parcours de 64 et 176 km, mais aussi d’Evian pour le parcours de 112 km. Tous les trois sont désormais ouverts aux vélos électriques qui ne jouissent plus d’un parcours différencié. Christian Jean, son organisateur historique s’en réjouit. Depuis environ trois ans, le Franco-suisse de 61 ans collabore étroitement avec l’ancien cycliste pro Armin Meier, lequel est appelé à prendre les rênes de la manifestation dans les années à venir.
Le Lucernois de 53 ans s’est reconverti avec succès dans l’organisation d’évènements sportifs de compétition de masse. C’est grâce à son savoir-faire, notamment en termes de communication et à son imposant réseau en Suisse alémanique que l’épreuve a connu un nouveau souffle bienvenu ces dernières années. Elle a d’ailleurs ajouté un sponsor de prestige à sa longue liste: le fabricant de cycle californien Specialized, une des références mondiales en la matière.
Les deux petits parcours complets
La manifestation, budgétée à plus de 400'000 francs, surfe habilement sur l’image branchée et écolo dont jouit le vélo depuis maintenant près d’une quinzaine d’années. Son affiche 2023, montrant des cyclistes des deux sexes se jouant des voitures et du train, le prouve d’ailleurs à merveille. Revers de la médaille: les tarifs d’inscription, devenu dégressifs, peuvent en dissuader certains.
Pour s’aligner sur le grand tour à la dernière minute, les cyclistes peu prévoyants devront en effet débourser près de 140 francs. Soit presque un franc par kilomètre parcouru, ce qui est un peu cher même avec un sac de «goodies» et un maillot souvenir saillant… Notons enfin que les deux parcours secondaires sont d’ores et déjà complets car limités en nombre à cause de la trop faible capacité des bateaux de la CGN à transporter les athlètes et leurs vélos entre Lausanne et Evian. Cela pourrait même conduire à mettre en stand-by en 2024 le parcours Lausanne–Evian, pourtant inauguré l’année dernière.
Plus de 3 350 coureurs sont déjà inscrits au total à ce jour. Pour rappel, les tout meilleurs mettent moins de 4h30 à boucler le parcours. Ils sont encadrés par 250 bénévoles dont 130 sécurisent les routes ce qui fait qu’il y a généralement peu d’accidents le jour J.