A vot’ bon cœur m’sieurs-dames!

CHRONIQUE SATIRIQUE - 95 francs pour la thèse de Valérie Dittli, et en allemand de surcroît, c’est beaucoup. En revanche, pour venir en aide à une thésarde suisse-allemande égarée dans un post-doc’ politique vaudois très bien payé mais border-line, ce n’est pas grand-chose…

Lausanne Cités a décidé de lancer une souscription publique. L’enjeu est de taille. Il s’agit de venir en aide à une âme égarée, une pupille du canton sans domicile fixe, qui ne sait même plus où elle habite. Pire encore, elle ne sait même pas si dans un mois elle aura encore son job. Alors il faut prendre les devants, l’aider à se constituer un petit bas de laine pour les temps difficiles qui s’annoncent.

Mais attention. Si vous voulez lui venir en aide, le ticket d’entrée sera assez cher. Très cher même, puisqu’à moins de 95 francs, il sera impossible de souscrire à cette œuvre humanitaire de haute portée. 95 francs en effet, c’est le prix auquel sera commercialisée, par les éditions Stämpfli, la célèbre thèse en droit de Valérie Dittli. Une thèse qui a fait couler beaucoup d’encre, au point qu’on lui a contesté, en vertu d’un formalisme juridique surprenant, son titre de docteur, pourtant mérité puisque le travail de recherche a bel et bien été effectué. On en a connu, y compris à gauche, de moins regardants avec la thèse d’un certain… Tariq Ramadan ou avec un Conseil communal qui rembourse des frais d’avocats sans base légale.

Alors bien sûr, même si en réalité le prurit est à chercher ailleurs que sur sa tête, chercher des poux dans la chevelure d’une gamine, aussi conseillère d’Etat soit-elle, c’est visiblement normal dans notre canton, histoire de lui faire payer autant son inexpérience que son insolente réussite, et où on n’aime la jeunesse que pour mieux la pourfendre.

Mais bref: 95 francs pour une thèse que personne n’aurait jamais achetée, et en allemand de surcroît, c’est beaucoup. En revanche, pour venir en aide à une thésarde suisse-allemande égarée dans un post-doc’ politique vaudois très bien payé mais border-line, ce n’est pas grand-chose…