Amour anal

Après un coït traditionnel je sodomise parfois ma mie avec douceur, ce qui, au sommet de son excitation sexuelle peut déclencher l’orgasme libérateur. Après des années de pratique, je m’étonne qu’elle n’ait jamais eu de complication urinaire. On m’a dit qu’on pouvait s’immuniser contre les bactéries fécales?

  •  Dr Juliette Buffat, médecin-psychiatre et psychothérapeute FMH, spécialisée  en sexologie et en thérapie de couple depuis 25 ans, partage son expérience  de sexologue et répond à toutes vos questions.

    Dr Juliette Buffat, médecin-psychiatre et psychothérapeute FMH, spécialisée en sexologie et en thérapie de couple depuis 25 ans, partage son expérience de sexologue et répond à toutes vos questions.

Vous prenez de bonnes précautions en ne vous aventurant plus dans le vagin après une pénétration anale, «pour éviter toute transmission de germe ou de gêne indésirable», mais vous «aimez promener en postlude votre verge en détumescence dans les plis de sa vulve». Quelle poésie pour aborder un sujet aussi délicat! Votre délicatesse est touchante et a certainement contribué à la réussite de votre mariage et à la richesse de votre vie intime pendant 42 belles années! La sodomie pratiquée avec amour et tendresse dans l’intimité d’un couple est une façon de varier et de découvrir le plaisir autrement. Mais rares sont les femmes capables de s’offrir et de s’abandonner à leur amant au point de ne ressentir aucune douleur et de parvenir à la jouissance par cette voie-là. Cela nécessite une certaine expérience et une grande confiance réciproque.

De nos jours, la médecine préventive a fait des progrès importants et les campagnes de santé publique ont permis de mieux sensibiliser la population aux risques des maladies sexuellement transmissibles. La méthode de protection la plus simple et efficace reste le port du préservatif. Mais à entendre les hommes qui apprécient les délices de la sodomie, ils sont intimement liés à la sensation d’être serrés dans cet orifice, qui n’est pas naturellement prévu pour une pénétration et entouré d’une puissante musculature que nous entraînons quotidiennement depuis notre plus tendre enfance, dès l’apprentissage de la propreté. Et ils n’aiment pas se priver de la douceur accueillante de la muqueuse anale en portant une capote… Effectivement, il faut éviter de retourner après dans le vagin pour ne pas l’ensemencer avec des bactéries fécales. Mais comme ces bactéries sont des hôtes saprophytes de nos intestins avec lesquelles nous entretenons des relations de bon voisinage, il n’est pas nécessaire de s’immuniser contre pour les tolérer.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch