Clitoridienne ou vaginale?

Cela fait des années que je prends des médicaments antidépresseurs qui m’empêchent de jouir avec mon compagnon, à l’exception de certaines fois où je suis très excitée par ses pénétrations et ses caresses. J’aimerais ardemment pouvoir dépasser ce problème pour épanouir notre sexualité.

Il existe des personnes qui souffrent de dépressions récurrentes et qui ne peuvent ou ne veulent plus arrêter leur traitement médicamenteux, pour éviter une nouvelle rechute. Vous venez peut-être d’une famille où l’on souffre au fil des générations d’un déficit endogène en sérotonine et d’autres neurotransmetteurs produits par le cerveau? Vous me dîtes «avoir perdu tant de temps et d’énergie dans le désespoir» que vous préférez continuer à vous traiter. Ce qui est certainement un bon choix pour préserver votre santé mentale et votre équilibre socioprofessionnel.

Mais ces médicaments antidépresseurs ont comme effet secondaire sexuel de rendre plus difficile ou de retarder l’accès à la jouissance. Et cela parfois même à petites doses et plusieurs semaines après avoir arrêté de les prendre. Vous avez cependant une vie sentimentale satisfaisante avec votre compagnon dont vous êtes très amoureuse et qui vous offre de délicieux moments d’intimité. Vous décrivez une belle sexualité partagée, riche en sensualité et en caresses diverses. Votre partenaire accepte de prendre du temps pour vous faire l’amour et il a bien compris qu’il vous faut un degré élevé d’excitation ainsi que des stimulations très variées pour vous permettre de parvenir au plaisir. Je suis sûre que bien des femmes vous envieraient cela!

Mais vous rêvez de parvenir à «une communion et à une fusion dans la jouissance». Comme nous tous, vous aspirez à réaliser l’idéal de l’orgasme coïtal partagé. Et si vous n’y arrivez pas, ce n’est probablement pas à cause des médicaments, mais plutôt parce que vous êtes clitoridienne et pas vaginale. Vous avez appris à vous donner du plaisir en solitaire par des caresses externes, qui sont plus simples à découvrir et à pratiquer. Exercez donc vos muscles du périnée plusieurs fois par jour afin de développer vos sensations internes, ce qui vous aidera à trouver peu à peu le chemin du plaisir à la pénétration.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch