Fuites urinaires

  • Dr Juliette Buffat, médecin-psychiatre et psychothérapeute FMH, spécialisée  en sexologie et en thérapie de couple depuis 25 ans, partage son expérience  de sexologue et répond à toutes vos questions.

    Dr Juliette Buffat, médecin-psychiatre et psychothérapeute FMH, spécialisée en sexologie et en thérapie de couple depuis 25 ans, partage son expérience de sexologue et répond à toutes vos questions.

Mon épouse me refuse de plus en plus souvent nos relations intimes, alors que nous nous aimons encore beaucoup à passé 60 ans. J’ai l’impression qu’elle les évite en raison de pertes d’urine involontaires qui surviennent pendant la pénétration ou l’orgasme, mais elle refuse d’en parler à qui que ce soit.

L’incontinence urinaire est un sujet très tabou qui embarrasse beaucoup de femmes. Seule une sur trois ose en parler à un médecin et lui demander de l’aide. Ce problème peut apparaître après des accouchements par voie basse.

Les variations hormonales de la grossesse, la pression, les poussées et le passage du bébé dans la filière génitale contribuent à relâcher les ligaments qui tiennent en place les organes internes du petit bassin. Et à étirer les fibres musculaires des sphincters qui contrôlent les différents orifices du périnée. La ménopause et le vieillissement favorisent aussi ce relâchement.

Les pertes d’urine surviennent souvent en situation d’urgence, quand la vessie est pleine et qu’on ressent le besoin pressant de la vider, sans avoir de toilettes proches. Ou à l’effort, classiquement en toussant, en riant ou lors d’un exercice physique ou port de charge qui augmente la pression dans le bas-ventre.

Quand on fait l’amour, les mouvements de va-et-vient du pénis dans le vagin (qui est tout proche de la vessie) peuvent aussi provoquer des pertes d’urines involontaires. La gêne provoquée par ces symptômes fort embarrassants empêche nombre de femmes d’en parler à quelqu’un.

Pourtant la médecine dispose de plusieurs options thérapeutiques. La première est la physiothérapie urogénitale qui, par des exercices de musculation spécifique du périnée et le renforcement de la sangle abdominale, est un traitement simple et efficace (nécessitant juste de l’autodiscipline).

Si cette approche non invasive ne suffit pas, d’autres variantes médicamenteuses (anticholinergique, hormonale, botox) ou chirurgicales permettent de retrouver une continence. Qui offrent la possibilité d’avoir à nouveau des rapports intimes en toute sécurité et de se laisser aller jusqu’au plaisir ultime, sans crainte de fuite indésirable.

Essayez d’aborder ouvertement le sujet avec votre épouse pour le dédramatiser, puis de l’encourager à en parler avec son médecin pour lui demander de la traiter.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch