Pouvez-vous m’expliquer d’où vient l’appellation de la «position du missionnaire»?
Dans le livre d’Alex Comfort Les joies du sexe (Ed. Arthaud), la position du missionnaire est l’appellation que, pour s’amuser, les Polynésiens ont donnée à la position connue en Europe sous le nom de «conjugale», alors que ces indigènes préféraient les positions accroupies. Ce vocable désigne l’une des positions les plus favorables à une sexualité réussie, par sa souplesse d’utilisation, car elle permet une grande tendresse ou une violence sauvage, des rapports prolongés ou rapides, une pénétration profonde ou superficielle, et peut servir de point de départ à un grand nombre de variantes.
L’appellation de position du missionnaire fait aussi référence à l’Eglise. Elle serait la position préférée d’Adam et Eve… Ce qui nous rappelle qu’il est difficile de séparer la sexualité de la religion. Nous sommes tous influencés par les préceptes éthiques et moraux véhiculés par toutes les religions du monde, qui tentent de mettre de l’ordre et de réglementer notre vie sexuelle selon leurs propres principes.
Ces bons vieux missionnaires qui tentaient d’évangéliser les «sauvages» ne se sont donc pas contentés de leur apporter la bonne parole divine! Ils leur ont fait découvrir qu’on peut faire l’amour face à face, les yeux dans les yeux. Et même s’il est vrai que dans la brousse, les positions arrières ou accroupies sont mieux adaptées au danger potentiel et au manque de confort environnant, elles ne permettent pas de se regarder mutuellement. Or le regard et le baiser personnalisent le rapport intime et impliquent un engagement plus fort des deux partenaires. Alors que la part de notre sexualité qui est «sauvage et instinctive» répond aux pulsions du corps et cherche à satisfaire nos fantasmes imaginaires, le plus souvent sans beaucoup d’égards pour notre partenaire, et sans grande considération pour notre vie affective ou sentimentale.
La position dite du missionnaire serait peut-être une façon de conjuguer désirs et sentiments? Et donc pratiquée plutôt dans le lit conjugal par les couples établis que par des amants occasionnels qui peuvent laisser libre cours à leurs instincts.
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