Mauvais souvenirs

Quand nous faisons l’amour avec mon amie, il arrive soudain qu’elle s’écarte de moi, referme ses jambes brusquement, se recroqueville sur elle-même et se mette à pleurer. Je ne comprends pas ce qui se passe, je ne sais pas ce qui déclenche ces réactions et elle est incapable de me l’expliquer?

Je comprends bien votre désarroi dans cette situation où votre amie interrompt vos ébats amoureux et vous laisse tout seul en plan avec votre excitation… Vous devez vous sentir désarçonné et démuni face à une réaction si brutale et inattendue! Surtout si elle ne vous donne aucune explication, se replie sur elle-même et s’enferme dans le mutisme le plus complet. Vous ne pouvez même plus l’approcher pour consoler ses pleurs ou la réconforter. Et si cela se répète trop souvent ainsi, votre relation en pâtira inévitablement.

Ce type de réaction évoque pour moi des antécédents d’abus sexuel. Car lorsqu’une personne a été violée dans son intimité, toute situation qui la rappelle – un geste, une odeur, une attitude, une sensation, un mot, une mimique, une position – peut réveiller brusquement des souvenirs des événements traumatiques qui vont parasiter et court-circuiter vos échanges. Nous appelons cela des «flash-backs négatifs» qui surviennent malheureusement de manière involontaire et imprévisible. Si votre amie n’arrive pas à vous dire ce qui se passe, c’est probablement qu’elle n’ose pas vous raconter ce qui lui est arrivé.

Le mieux que vous puissiez faire est de l’encourager à consulter un psy ou une sexologue qui puisse l’aider à surmonter ses traumatismes et à se défaire de ces violentes réactions. L’EMDR est une méthode psychothérapeutique particulièrement indiquée et efficace dans ce genre de situation: on va activer le cerveau primitif par des tapotements alternés gauche-droite sur les genoux ou les épaules, ou par des mouvements oculaires de balayage. Ce qui va permettre de libérer les émotions et sensations enregistrées et stockées, qui interfèrent avec chaque situation se rapprochant du vécu du trauma. Cette formation est réservée aux psychiatres et aux psychologues reconnus comme psychothérapeutes. Ce qui garantit la sécurité du traitement de ces patients fragilisés qui consultent pour chercher à se libérer de leurs mauvais souvenirs trop encombrants.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch