House of cards, jeudi, 20h55, Canal+
Cynique, violent, brillant, cruel, passionnant, immoral. Ces qualificatifs peuvent aussi bien s’appliquer à la série « House of Cards» qu’à son héros, Frank Underwood, un homme politique américain prêt à tout pour accéder aux plus hautes marches du pouvoir, magistralement incarné par Kevin Spacey. L’acteur aux rôles aussi sombres que mythiques («Usual Suspects», «Seven», «American Beauty ») campe ici un salaud hypnotique dont on ne peut vite plus se passer. Produite par David Fincher, cette fabuleuse série démarre sa troisième saison avec machiavélisme et panache.
Selma
Hollywood aura mis cinquante ans pour aborder le combat de Martin Luther King dans un biopic certes académique, mais franchement réussi et nécessaire. Faisant cruellement écho à l’actualité récente, jalonnée de drames racistes en Europe comme aux Etats Unis, le film appuie sur des pans douloureux de l’histoire américaine, dont les plaies semblent toujours à vif, soulignant le cadre politique complexe de l’époque, les luttes fratricides entre factions militantes, et les haines communautaristes de l’Amérique post-ségrégationniste. David Oyelowo campe un Martin Luther King impressionnant de réalisme et la musique oscarisée du film lui donne un souffle poignant et généreux.
Tolérance
Le formidable Pierre Emmanuel Barré, que l’on peut savourer chaque vendredi sur Canal+ à 13h40, sévit aussi sur le web. Pour preuve, cette étonnante page Facebook « Tolérance », qu’il a lancée avec deux complices, le comédien Bruno Hausler et la chanteuse GiédRé, au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo et en réaction à la chanson que Francis Lalanne avait pondu pour l’occasion. On y découvre chaque semaine des petites chansonnettes drôles et cruelles qui nous apprennent, à leur manière, la tolérance. Trash, tendre, et complètement barré.