«The Whale», un long chemin vers la voie du pardon

«The Whale» brosse le portrait poignant d’un homme obèse, ravagé par la perte de son amour, qui choisit de s’autodétruire et de ne pas se soigner.

«Black Swan», «Requiem for a Dream», «The Wrestler»... en quelques films seulement, Darren Aronofsky est entré dans le cercle très fermé des cinéastes à la filmographie intense et culte. Chacun de ses films est une proposition choc, qui explore les thématiques chères au réalisateur: la dérive des corps, le portrait d’une Amérique à bout de souffle dévorée par ses démons, l’exploration des liens familiaux, l’analyse minutieuse du processus d'autodestruction chez l’individu. «The Whale» embrasse ces thématiques à travers le portrait poignant d’un homme obèse, ravagé par la perte de son amour, qui choisit de s’autodétruire et de ne pas se soigner. L’Amérique de la malbouffe, des soins de santé hors de prix, du puritanisme religieux, est en train de tuer Charlie, qui, dans une ultime tentative de rédemption, tente de renouer avec sa fille adolescente. L’acteur Brendan Fraser, méconnaissable, est impressionnant dans ce rôle difficile où il oscille entre une profonde fragilité et une certaine monstruosité. Malgré son sujet pas vraiment joyeux, «The Whale» est un beau film, qui dresse un long chemin vers la voie du pardon et de l’empathie, qu’elle soit vis-à-vis des autres ou de soi-même.