Bornes de recharge: la Ville passe 
enfin à la vitesse supérieure

ÉLECTROMOBILITÉ • Le municipal lausannois et directeur des SIL, Xavier Company, dévoile sa stratégie visant à doper l’électromobilité dans la capitale vaudoise. Elle inclut notamment une multiplication des bornes de recharge.

"Il reste un énorme travail de renforcement du réseau à accomplir ces prochaines années"

Lausanne Cités: En 2021, Lausanne comptait seulement douze bornes de recharge communales destinées aux voitures électriques, combien y en a-t-il aujourd’hui?
Xavier Company: Il y en a vingt-huit. Seize nouvelles bornes ont été installées à l’avenue Edouard Dapples, au chemin Auguste-Pidou, à l’avenue de la Chablière et à la rue de l’Ecole-de-Commerce.

La même année, dans nos colonnes, vous déclariez vouloir en installer tous azimuts. Cela ne s’est donc pas passé comme prévu…
Petite précision, en 2021, il y avait douze bornes gérées par la Ville, mais beaucoup plus sur le territoire lausannois. En effet, de nombreux acteurs privés déploient des installations de recharge accessibles au public que ce soit dans des parkings collectifs ou sur le domaine public. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on compte environ 120 bornes à Lausanne.

Combien de bornes de recharge seront installées sur le territoire lausannois en 2024?
Vingt nouvelles bornes seront installées durant le premier semestre et vingt supplémentaires d’ici à la fin de l’année, ce qui fait qu’au 31 décembre, la Ville gérera 68 bornes, accessibles aux possesseurs d’un macaron, sur le territoire communal. Ce qui couvrira différents quartiers de la ville, avec une bonne couverture géographique.

Le rythme s’accélère…
Oui, car il a fallu trouver les bons lieux d’un point de vue mobilité et que ces derniers soient compatibles avec le réseau électrique.  

Le hic, c’est que ces nouvelles bornes restent exclusivement réservées aux possesseurs de macaron…
Les quatre premières stations installées par la Ville sont accessibles à tout le monde. Et finalement, nous avons changé de paradigme en privilégiant les Lausannois qui auront toujours besoin d’une voiture, plutôt que ceux qui viennent de l’extérieur et repartent ensuite. Tout ceci pourra évoluer selon la sollicitation de ces bornes. Les bornes mises en service en 2019 sont utilisées 35% du temps, principalement à midi et en soirée, ce qui est élevé comme utilisation.

Au printemps dernier, vous avez lancé Charg’Immo, les SIL prennent en charge les coûts d’installation d’une borne dans les parkings d’habitation collective, quel bilan en faites-vous après près d’un an?
Nous sommes en train de finaliser les installations au sein des cinq premiers parkings test. Le but maintenant est de développer Charg’Immo dès que les propriétaires ou les locataires en feront la demande.

Selon les derniers chiffres, 3,3% des voitures immatriculées dans le Canton sont purement électriques, quel est le pourcentage lausannois?
Il s’élève à 3,6% donc dans la moyenne cantonale. Par contre, au niveau des nouvelles immatriculations, ce chiffre monte à 15,3% à Lausanne, donc l’engouement pour l’électromobilité est bel et bien là. Car à partir de 2035, toutes les voitures neuves produites en Europe ne pourront plus émettre de CO2, et des normes plus restrictives qu’actuellement vont déjà apparaître en 2025.  

Donc toutes les voitures thermiques  seront bannies de Lausanne à partir de 2030, vous y croyez toujours?
Nous accompagnons cette volonté politique en mettant les moyens de recharge nécessaires.

La puissance du réseau électrique lausannois est-elle suffisante pour faire face à cette démocratisation de l’électromobilité?
Aujourd’hui, oui. Mais il reste un énorme travail de renforcement du réseau à accomplir ces prochaines années, tant pour l’électromobilité que pour les pompes à chaleur, ou la production décentralisée par les panneaux solaires.