«Les Lausannois ont besoin de retrouver la magie des Fêtes»

COMMERCE • A quelques semaines de Noël, les petits commerçants mettent le paquet pour espérer sauver une année à nouveau compliquée. La présidente de la Société coopérative des commerçants lausannois, Anne-Lise Noz, se dit optimiste. Interview.

  • Anne-Lise Noz rêve d’horaires d’ouverture harmonisés au niveau vaudois. Photo Misson-Tille

Lausanne Cités: Les Fêtes approchent à grands pas, c’est une période cruciale pour les commerçants lausannois, dans quel état d’esprit êtes-vous?
Anne-Lise Noz: Positif même si l’exercice 2023 a été très difficile pour le petit commerce lausannois avec une succession de crises. Je n’avais jamais vu cela en trente ans. C’est pourquoi la population a besoin de retrouver de la magie, du cocooning et de la légèreté pour enfin décompresser.

Cette fin d’année s’annonce donc bonne?
C’est toujours difficile à dire. D’autant que les gens feront leurs achats les jours qui précéderont Noël, donc plus tard que par le passé. Reste que c’est une période où on se lâche un peu plus, donc propice à faire plaisir.

Que dites-vous à ceux qui préfèrent faire leurs cadeaux sur Internet?
Que les petits commerçants sont très importants car ils nourrissent le tissu commercial, mais aussi social de Lausanne. Après, nous avons aussi notre part de travail pour attirer ces clients qui préfèrent faire leurs emplettes en ligne, en leur proposant une véritable expérience d’achat avec notamment un service personnalisé et des vitrines qui attirent.

Quelles sont les animations prévues pour dynamiser les rues?
Il y aura les nocturnes qui démarreront le vendredi 15 décembre et se termineront le vendredi 22. Les commerces seront ouverts tous les soirs jusqu’à 20h, sauf les deux samedis où l’horaire de fermeture restera à 18h. Sans oublier les nombreuses décorations de Noël et les animations lumineuses sur la façade de l’Hôtel de Ville ou à la place de la Louve.

Qu’avez-vous pensé de la polémique autour du marché Bô Noël?
Lausanne se doit d’avoir des animations de Noël. Sans cela, ce serait un suicide commercial car Bô Noël attire du monde de l’extérieur. Il est temps maintenant de mettre ces polémiques de côté.

Depuis des années, on annonce la mort du petit commerce et pourtant les enseignes sont toujours là, fidèles au poste, comment l’expliquez-vous?
Il y en a moins qu’avant. Une étude réalisée en 2020 a démontré que la taille des surfaces commerciales augmente donc cela signifie que les petits commerces disparaissent au profit des plus gros.

Et ceux qui survivent souffrent…
Selon nos dernières statistiques, 56% de nos membres font moins de chiffres d’affaires cette année qu’en 2022 et 38% font un meilleur résultat. On voit que l’inquiétude est là, en partie liée au post-covid avec le remboursement des prêts qui est actuellement en cours. L’autre élément influent, c’est qu’une bonne partie des entreprises est toujours partiellement en télétravail donc certains jours, comme le vendredi, il y a moins de passage dans les rues commerçantes puisque les employés travaillent depuis chez eux.   

Si vous étiez syndique, quelle serait votre première mesure pour aider le commerce local?
Je me battrai pour harmoniser les horaires d’ouverture au niveau vaudois. Ce serait le graal absolu. Il faudrait peut-être aussi trouver un statut spécial pour les commerces touchés par des travaux qui s’éternisent. n