540 requérants d’asile à Moudon, commune de 5’000 habitants! La Confédération a beau se débiner, tenter de nous faire croire que le projet n’est pas définitif, que le Canton de Vaud avait été alerté «de manière confidentielle» en juin, toutes pirouettes peu crédibles, les faits sont là. Et le conseiller d’Etat Philippe Leuba a parfaitement raison de dire sa colère.
Il ne s’agit pas, ici, de mettre en cause l’accueil de requérants. Ni la juste répartition de ces derniers sur l’ensemble du territoire de la Confédération. Et c’est justement au nom de ce critère que l’hypothèse d’une telle disproportion – plus d’un dixième de la population d’une commune vaudoise – doit être écartée, et même sévèrement condamnée.
Et puis, tout ce micmac, à Berne. Cette lâcheté avec laquelle on se refile la patate chaude en se défendant d’avoir pris une décision définitive, est indigne de la transparence d’un Etat de droit. Et, au final de tout un pataquès juridico-administratif, ce seraient 540 requérants qu’on verrait débarquer à Moudon, et une population mise devant le fait accompli. En disant sa colère, Philippe Leuba s’est fait le reflet d’une opinion publique consternée. Le défenseur, aussi, de son canton et de l’âme fédéraliste, là où Berne prend des fois des attitudes de bailli. Bravo, M. Leuba.