Equilibre, SVP!
À peine une votation tranchée, tous les regards sont déjà tournés vers la suivante. Pas la moindre! Nous votons, le 9 février prochain, sur l'initiative de l'UDC «contre l'immigration de masse», qui entend instaurer en Suisse un contrôle des flux migratoires. Il y aura les pour, il y aura les contre, c'est la sève et la vitalité de notre démocratie directe, ô combien enviée par nombre de nos voisins.Les initiants, vous les avez beaucoup entendus, jusqu'à maintenant? A chaque radio ou TV que j'allume, chaque journal que j'ouvre, je ne vois que les orgues de Staline des opposants. Conseil fédéral, majorité des Chambres et de la classe politique, patronat, tous nous répètent à l'envi à quel point cette initiative est néfaste, lorsque d'aucuns ne la qualifient pas de «xénophobe». Comme si vouloir réguler les flux migratoires impliquait un quelconque jugement de valeur sur la nature et l'essence de l'étranger.Oui, la campagne commence par un très net déséquilibre de traitement en faveur des opposants. Ainsi, lundi 25 novembre, la conférence de presse de trois Conseillers fédéraux, pour lancer la campagne du non, était transmise en direct sur les sites de journaux de Tamedia. En quel honneur? Pourquoi le Conseil fédéral, qui n'est qu'une partie prenante, et ne pas en faire autant pour les initiants? Que vous soyez pour ou contre cette initiative, reconnaissez-le: nous, les citoyens, avons droit, notamment de la part du «service public», à un traitement équilibré.