Coup de gueule - Osons le verbe!

Je suis catholique, mais la simple présentation d’une icône, non assortie d’une exégèse, me laisse sur ma faim.

Que deux papes canonisent deux autres papes, c’est leur affaire. Encore pourrait-on s’interroger sur l’aspect circulaire de la célébration: on se sanctifie entre soi, on a envie de dire «tant mieux pour eux», mais je ne suis pas sûr que ce soit là, sans rien ôter au mérite des nouveaux saints, le meilleur signal de reconquête des âmes.

L’icône oui, au sens étymologique d’image. Mais avec l’exégèse, cette explication du texte, cette mise en lumière, en intelligence, dans laquelle je dois reconnaître que mes frères protestants sont meilleurs.

Or, dans le processus de canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II, le simple fidèle que je suis aurait apprécié un peu moins d’images, un peu plus d’explications.

Cela nécessite, de la part des passeurs, une solide culture sur le contenu, et la passion de la transmettre. Je n’ai rien contre les images, loin de là, mais ce qui réchauffera les cœurs et ravivera les âmes, c’est le contenu.

Ce que d’aucuns appellent «l’Esprit». Par exemple, pour Jean-Paul II, relire sans attente sa lumineuse Encyclique de 1981, «Laborem exercens», sur le monde du travail. D’une actualité brûlante. N’ayons pas peur du Verbe: de lui, réputé initial, pourrait venir, croyants ou non, chrétiens ou non, notre accomplissement.