De ses origines grecques, il n’a gardé que peu de choses. Un amour immodéré pour la moussaka et les plats à base d’agneau, et, surtout, la tchatche propre aux Méditerranéens, même s’il a quitté sans terre natale à l’âge de trois ans déjà pour venir s’installer en Suisse avec ses parents. Georges Pop ne s’en cache pas. Il aime parler, raconter, décrire, expliquer. Ce qui l’a sans doute conduit à consacrer l’essentiel de sa carrière professionnelle au journalisme radiophonique. A RTL d’abord, il a appris à dire «quatre-vingt-dix» au lieu de «nonante» puis, pour l’essentiel, à la Radio suisse romande où on peut encore l’entendre régulièrement présenter la revue de presse dans le cadre du Journal du Matin.
De la BD à l’essai
Mais l’homme a plus d’une corde à son arc. Journaliste, oui, encore et toujours, mais aussi Bédéiste reconnu. En présentant d’abord des émissions consacrées à la BD, puis en devenant scénariste et en s’impliquant très activement dans le Festival BD-Sierre.
Aujourd’hui, c’est en essayiste qu’il se mue en publiant un ouvrage né de ses agacements face aux dénigrements répétitifs de policiens français, tels que l’ancien président Nicolas Sarkozy ou Arnaud Montebourg, nouveau ministre de l’Economie, à l’encontre de la Suisse. «Ils se sont souvent exprimés en termes vexants et caricaturaux. Et ça m’a énervé», explique-t-il avec le sourire. Avant d’ajouter: «Mon intention n’a pourtant jamais été de faire la leçon aux Français, mais plutôt de les pousser à apprendre qui nous sommes vraiment et à nous respecter.»
Un succès de librairie
Ce message, il a eu l’occasion de le faire passer récemment en plein cœur de Paris, dans le cadre du Salon du livre. Une belle expérience. «Il y avait ceux qui passaient devant le stand sans dire un mot avec une expression d’irritation sur le visage, se souvient-il. Puis les autres, souvent des ressortissants de départements proches de la Suisse qui engageaient volontiers le dialogue.»
Dans tous les cas, le livre connaît un succès retentissant: depuis son lancement, il y a cinq semaines, il s’est vendu à quelque 6000 exemplaires. Plutôt rare dans le petit monde de l’édition romande, mais pas étonnant pour autant! Divisé en chapitres pour aider à comprendre qui est «l’Homo helveticus», il est écrit dans un langage recherché, souvent incisif, qui transporte le lecteur à travers les siècles dans un joyeux désordre chronologique où l’anecdote n’est jamais absente. « Il est à l’image de l’époque, caricatural dans sa réalité, mais joyeux dans ses désespoirs», comme le résume bien son auteur.
«Les Français ne sont pas Suisses», Georges Pop, Editions Cabedita
L’auteur dédicacera son ouvrage ce jeudi 10 avril chez Manor-Lausanne, dès 16 heures