Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont fait fort. Les handicapés sont en colère, et le font savoir, avec fracas. En novembre dernier, Forom Handicap Vaud qui fédère une vingtaine d’associations, a distribué à tous les députés lausannois un flyer dont les termes sont pour le moins virulents, accusant la Ville de Lausanne d’être «en retard sur son époque», de croire que «les travailleurs handicapés sont une charge ».
Préavis 2012/39
L’objet de leur colère? Le préavis n°2012/39 intitulé «Favoriser l’intégration professionnelle des personnes handicapées» et qui vient d’être adopté par le Conseil communal.
«Plusieurs phrases de ce rapport laissent à penser que les auteurs ne voient pas le potentiel et les compétences des personnes handicapées, mais uniquement les problèmes que cela pourrait engendrer», dénonce Isabel Messer, la présidente de Forum Handicap Vaud. Qui ajoute: «La prise de position de la ville de Lausanne va à l’encontre de toutes les orientations de l’AI en termes d’insertion professionnelle. Certains ont ensuite beau jeu de dire que les personnes handicapées ne veulent pas travailler, alors que la Ville de Lausanne ne propose rien de constructif».
Interpellé, Daniel Brélaz, le syndic de Lausanne admet que les associations d’handicapés aient pu mal réagir à certaines affirmations du préavis. «Le rédacteur n’aurait pas dû laisser entendre que des services surchargés voyaient d’un mauvais œil l’arrivée de personnes handicapées dont la présence reviendrait à surcharger les autres collaborateurs. Passé certains quotas ou niveau de handicap, c’est hélas le ressenti réel de certains collaborateurs», constate-t-il.
De nombreux progrès
Et de reprocher à Forum Handicap de ne pas voir les progrès accomplis par la Municipalité au cours des cinq dernières années: pour tout employé dont la situation se péjore en termes de handicap, la Ville déploie ainsi des efforts pour adapter le poste de travail ou le cahier des charges à sa situation.
«Lorsque ce n’est pas possible, la Municipalité cherche une nouvelle fonction dans un créneau de niche compatible avec le handicap présenté, ajoute Daniel Brélaz qui annonce les orientations à venir.
«Depuis environ deux ans, soit depuis l’arrivée du médecin du travail, de meilleures collaborations existent avec l’AI qui cofinance certains postes pour des personnes souffrant de handicap. La question, très délicate dans son appréciation, d’un quota de handicapés et, le cas échéant, d’un taux minimal adéquat de capacité à l’emploi n’a pas été traitée à ce jour. Elle sera étudiée ces prochains mois en réponse à deux postulats déposés au Conseil communal.»