La Casbah des Boveresses, un habitat d’abord humain

LOGEMENT SOCIAL - L’idée de ce quartier était de s’écarter de l’industrialisation et de la production en série pour offrir une grande variété de plans.

Les architectes ont la fâcheuse habitude de suivre les modes. Mais ils font tout de même régulièrement leur aggiornamento et s’adaptent aux besoins de leur temps. L’idée de ce quartier de 230 logements, répartis en huit immeubles, était de s’écarter de l’industrialisation et de la production en série pour offrir une grande variété de plans. La cuisine retrouve sa place centrale, les pièces sont polyvalentes et interchangeables, et chaque logement a son espace extérieur, sa terrasse ou son jardin.

Les volumes et les alignements, cubiques, découpés, lui valurent le surnom de «casbah» – l’Algérie faisait encore rêver. La construction était traditionnelle et la mise en couleurs fut confiée à l’artiste Jean-Claude Hesselbarth (1926-2015).

Mais entre les intentions des architectes, désirant que les habitants s’approprient leurs habitations, et la réalité précaire du logement social, il y a une contradiction irréductible. Les familles ne font donc qu’y passer; un enfant de plus, ou un de moins, et il faut déménager. La casbah est peuplée en majorité de jeunes qui cherchent à la quitter – 41% des locataires ont moins de 20 ans alors qu’ils ne représentent que 19% de la population à Lausanne.

Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer»,  de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com. Disponible en librairie.