Crise au sein du Pully Natation Club

POLÉMIQUE • Ancienne responsable de la section natation synchronisée au sein du Pully Natation, Bogdanka Besson, vient d’être remerciée après 33 ans d’activité! Sa fille, active dans le club, elle aussi! Le comité du club évoque des divergences inconciliables.

  •   Madame Bogdanka Besson et sa fille. KOTTELAT

    Madame Bogdanka Besson et sa fille. KOTTELAT

«C’est triste et navrant.» «C’est l’âme du club que vous avez licenciée.» Ou encore: «Quelle tristesse et manque de savoir vivre que de se séparer ainsi d’une personne qui a tant donné au Club.» Des messages sans équivoque. Et il y en a d’autres. Tous condamnent sans ambiguïté la mise à pied, après 33 ans de service, de Bogdanka Besson, co-fondatrice de la natation synchronisée en Suisse romande et responsable jusqu’il y a peu encore de cette discipline au sein du Pully Natation Club.

Sous le choc

Celle qui a entraîné des centaines de jeunes filles durant sa carrière, et dont certaines ont même atteint le niveau olympique, est aujourd’hui sous le choc: «Pendant des années, j’ai œuvré sans relâche et avec bienveillance auprès des jeunes. Je n’ai ménagé ni mon temps ni ma peine, et c’est de cette manière-là qu’on me remercie.» Sur son visage, on lit beaucoup de tristesse. Et d’amertume aussi! Sa mise à pied, elle l’a apprise par une lettre le 22 juillet dernier, sans un mot de remerciement ni aucune reconnaissance.

Dans la foulée, sa fille Sylvie recevait une missive identique. Ancienne championne romande de nage synchro, elle entraînait également au sein du club Pully, depuis 17 ans, et était à la base de l’orientation «développement personnel» que connaît cette section depuis plusieurs années et qui connaît un franc succès.

Un nouveau président

Pour les deux femmes, les problèmes ont commencé en 2012 déjà avec l’arrivée d’un nouveau président puis, un an plus tard, d’une nouvelle responsable synchro au sein du club. «Peu à peu la pression s’est accentuée», expliquent-elles. Avec la volonté d’instaurer une nouvelle philosophie et de régler ce qui n’allait pas. Mais quoi? Mystère!» Et aujourd’hui, elles affirment ne pas avoir été informées des motifs exacts de leur licenciement. «Ce printemps, j’ai reçu une lettre d’avertissement pour avoir entraîné gratuitement, une deuxième fois par semaine, le groupe hyper motivé des débutantes qui s’étaient retrouvées avec un seul entraînement suite à une décision prise par la nouvelle responsable de la synchro», explique Bogdanka Besson. Quant à sa fille Sylvie, elle s’interroge toujours: «On ne m’a jamais rien reproché. J’ai demandé des explications précises, mais ma lettre recommandée vient de revenir en retour!»

L’intérêt du club

«Au terme de la saison écoulée, nous avons constaté que Madame Bogdanka Besson n’avait pas répondu à nos attentes. Dès lors, nous n’avons malheureusement pas eu d’autre choix que de mettre un terme à notre collaboration», explique Vincent Perret, le président de Pully Natation. «Elle avait du reste été avertie plusieurs fois par le passé, notamment lors d’une séance, le 1er novembre 2014, et par le biais d’une lettre formelle d’avertissement courant mars 2015.» Et d’ajouter: «Le licenciement de la fille de madame Besson découle des mêmes motifs. Le comité n’a pas pu répondre avant à la lettre qui lui avait été adressée par courrier normal durant les vacances d’été. Ce sera fait dans les plus brefs délais.»

Le comité dit par ailleurs déplorer profondément la tournure prise par les événements, mais estime que dans l’intérêt du club, une séparation a été la seule option envisageable. «Il faut savoir que des difficultés importantes sont rencontrées depuis plus de 5 ans dans notre section synchro, ce qui a poussé des entraîneurs et l’ancienne responsable à démissionner. Suite à ces événements, le comité a repris les choses en main et a souhaité mettre en place une nouvelle structure afin d’améliorer la situation, ce à quoi Mesdames Besson n’ont pas adhéré». Et de conclure: «Les entraînements ont pu reprendre leur cours normal dans la sérénité. L’ensemble des leçons à venir est garanti.»