Drogue: tous les Lausannois suspects ?

POLICE • Au début du mois, un contrôle de tous les passagers du métro M2 à leur sortie de la station Ouchy a fait beaucoup de bruit. La photo d’un chien policier reniflant deux personnes âgées a notam- ment fait le tour du web.

On savait que la police lausannoise menait depuis quelques années une politique zéro tolérance concernant la vente et la consommation de drogue, mais la vision de badauds d’un certain âge reniflés à la sortie du m2 , à Ouchy, par un chien policier en a étonné plus d’un, il y a quelques semaines. Certains sont mêmes allés jusqu’à se demander pourquoi les agents s’acharnaient sur des retraités au bord du lac plutôt que s’intéresser au cas de dealers qui ont presque pignons sur rue vers la gare de Lausanne ou sur certaines grandes places de la ville.

Une lutte sans merci

«Pour menacer les grands trafiquants de drogue, ceux qui possèdent d’importantes quantités et alimentent les petits revendeurs, nous devons tout faire pour les surprendre », explique Christophe Reinle, adjoint du chef de la police judiciaire de Lausanne. Il mène actuellement, de pair avec les autorités, une lutte sans merci particulièrement contre la vente de cocaïne. « Les trafiquants utilisent toutes sortes de personnes pour transporter de la drogue. Aucun profil n’est à exclure. Il y a quelques semaines, nous avons arrêté une personne qui avait plus de 70 ans et qui possédait une grande quantité de stupéfiants », raconte-t-il.

Plutôt un progrès

Le policier lausannois Lionel Imhof est l’auteur d’un ouvrage sur le délit de faciès. Selon lui, le fait d’élargir les contrôles à l’ensemble des usagers du métro, par exemple, est la preuve d’un progrès : « La police lausannoise a beaucoup travaillé sur le délit de faciès et la situation est très bonne. Il est normal qu’un agent doive, au quotidien, sélectionner des personnes en fonction de différents critères afin de déterminer des profils à risques. Cela dit, le fait de travailler avec un chien, rend la recherche de stupéfiants plus systématique et amène des résultats intéressants.» D’ailleurs, les contrôles récents ont effectivement amené à quelques trouvailles de petites ou grandes quantités sur des personnes aux profils surprenants, selon les confessions des unités spéciales.

Toutes ont été dénoncées, même lorsque la quantité possédée indiquait qu’il ne s’agissait que de consommateurs. Au final, le seul inconvénient pour les citoyens contrôlés en règle aura été de devoir défiler devant le chien. «Ce contrôle crée à peine 3 minutes d’attente et ne comporte aucun risque puisque ces chiens ne sont élevés qu’à s’asseoir à côté d’un produit stupéfiant. Ils ne sautent ou ne mordent jamais», conclut le premier lieutenant Corset, le responsable des chiens de la police.