Hockey sur glace: la belle affaire Dreyfus!

PORTRAIT • Banquier le jour, juge de ligne de hockey le soir, Steve Dreyfus est un cas unique. A 23 ans, il est le seul juge lausannois de la Ligue nationale!

Il aura 23 ans, le 22 décembre. Dans le monde du hockey sur glace suisse, Steve Dreyfus est le seul juge de ligne lausannois de la LN (ligue nationale). Et le plus jeune. Remarqué par sa hiérarchie, il a participé, cette année en Turquie à un camp réunissant la crème des arbitres et des assistants. «Je me partage aujourd’hui entre la 1ère ligue et la LN (ou National League). J’ai commencé tout en bas. J’arbitre depuis 2004.» Un élément le fait sourire et il est fier de ce trait d’expression.

Juge-arbitre depuis 10 ans

«Comme je suis arbitre depuis plus de 10 ans, j’ai déjà reçu un diplôme.» Juge de ligne? «Je dois contrôler les joueurs à tout moment: je m’occupe des hors-jeux, des dégagements interdits, des surnombres sur la glace.» Il est chargé aussi de s’interposer quand il y a une bagarre ou friction. Pas simple quand on mesure 170 cm et qu’on doit séparer des « pièces costaudes.» Il a alors analysé la situation. «Je me suis dit: si tu ne peux pas choisir ta verticalité, tu peux en revanche influencer l’horizontalité.» Le Lausannois s’est alors adonné, voire abonné, à la musculation. «Elle vient en appoint à la partie cardio, entretenue à raison de 3 ou 4 matches par semaine.»

Un patineur précoce

A peine savait-il marcher que déjà Steve Dreyfus patinait. «A peu de chose près», rectifie-t-il. C’est son grand-père, Claude Chamot, «Il est mon idole », souligne, ému, son petit-fils, qui l’a mis sur les patins. C’est chez lui, aussi, qu’il a appris les gestes de l’arbitre, en se regardant dans une armoire à glace. «Déjà à ce moment-là, je voulais être parfait, que l’image dégagée soit top. Le soir, avant de m’endormir, je lisais le règlement.»

Sa maturité étonne, son discours et ses raisonnements aussi. «Je suis vieux», avoue-t-il. Enfant ou plus jeune, il fréquentait les adultes. «J’ai toujours estimé qu’ils pouvaient m’apporter énormément de choses, beaucoup plus que les copains de mon âge. Je n’étais pas le gars qui suivait la bande. Oui, je réfléchissais déjà trop.»

Enfant d’UBS, sélectionné par ses aptitudes, Steve Dreyfus, dès le 1er mars 2016, sera responsable de l’équipe de conseillers (clientèle privée) qui travaillera à Lausanne, dans la succursale de cet établissement à la Rue Centrale. Sous ses ordres, il aura plus de 10 personnes. « Je vais collaborer quotidiennement avec des gens plus âgés. Ça va me faire drôle.» Une appréhension, déjà, comme avant chaque match? «Elle est là, bien sûre, mais des personnes ont décidé que j’étais capable d’assurer ce poste et d’assumer cette situation. Je serai à la hauteur. Je suis prêt.» Le fait de savoir diriger des sportifs, de gérer des «conflits» et de communiquer verbalement ou par un simple regard, constituent des atouts. Mieux: ils sont une mine d’informations pour son futur.