Lausanne 2048

Nous sommes en 2048 et les CFF viennent d’annoncer le report du début des travaux de la future gare de Lausanne...

Nous sommes en 2048 et la doyenne du Conseil d’Etat Valérie Dittli, qui vient à peine de publier sa thèse de doctorat, réunit en urgence le gouvernement cantonal: pour la 15e fois au cours des vingt dernières années, les CFF viennent en effet d’annoncer le report du début des travaux de la future gare de Lausanne dont la mise en service est désormais prévue pour, au mieux, 2058.

En cause, de nouvelles études de faisabilité qui ont objectivé un risque majeur d’apparition de trous dans la voie qui ne sont pas sans rappeler celui qui, naguère à Tolochenaz bloqua le trafic ferroviaire durant plusieurs jours. Les CFF, qui assurent «mettre le nœud ferroviaire de Lausanne au cœur de leurs préoccupations» ont donc choisi de commander de nouvelles études exploratoires à un bureau d’études genevois dirigé par Pierre Maudet et spécialisé dans les caméras de surveillance. Réunis sur le quai, tout près du buffet Daniel Brélaz, les élus lausannois ont quant à eux tenu à faire part de leur stupéfaction, tandis que le syndic Xavier Company a rassuré la population: datant de 2022, les aménagements provisoires de la gare seront prolongés par la Ville, «le nombre de décennies qu’il faudra». Lausannois d’âme et de corps, le président de l’USS Benoît Gaillard, présent lui aussi sur les lieux a juré porter la question à Berne, où pourtant, les conseillers fédéraux ne sont pas restés inactifs: invoquant l’état de nécessité ils ont déclenché des pourparlers afin que la situation soit définitivement réglée. Leur plan? Offrir une garantie fédérale pour que la gare de Genève puisse racheter celle de Lausanne. Si besoin, ont ajouté les 9 Sages, les CFF pourront même être cédés à la SNCF pour un franc symbolique, histoire de garantir à la fois la continuité des voies ferrées romandes et du service public suisse.